Dans la jolie maison, à l'ombre du tilleul, elle ne pourra plus s'évader. Jour après jour, elle
se cognera contre elle-même. En faisant le marché, la lessive, en aidant Lucien à faire
ses devoirs, il faudra bien qu'elle trouve une raison de vivre. Un au-delà au prosaïsme,
qui déjà enfant l'étranglait et lui faisait dire que la vie de famille était une eff royable
punition. Elle en aurait vomi de ces journées interminables, à être juste ensemble, à se
nourrir les uns les autres, à se regarder dormir, à se disputer une baignoire, à chercher
des occupations. Les hommes l'ont tirée de l'enfance. Ils l'ont extirpée de cet âge boueux
et elle a troqué la passivité enfantine contre la lascivité des geishas.