un amour d’ado

En tombant amoureux, nos ados croient accéder à l'âge adulte... Puis, sonne l'heure de la rupture et les voilà rétrogradés à la case de bébé qui pleure toutes les larmes de son corps ! Comment les aider à surmonter un chagrin d'amour sans y laisser trop de plumes ? Voici quelques pistes...

Le développement physique et psychologique del’adolescent le pousse à répondre à son désir d’autonomie,qui passe aussi par la recherche d’expériences amoureuses.Les premiers émois traduisent cette envie de créer des occasionsd’apprendre sur soi et sur son rapport aux autres, de développerses compétences, d’apprendre à formuler et à verbaliser leressenti, à mettre des mots sur le trouble, sur le bourgeonnementde cette fièvre qui commence à habiter le corps…Or, comme chacun sait, les histoires d’amour finissent mal…en général. Chez les ados, elles peuvent laisser des cicatricesdouloureuses, tant le désir d’être aimé est fort. Les chagrinsd’amour chez les jeunes ados peuvent blesser et causer unevéritable détresse, même dans les relations de courte durée. Cedésarroi, souvent minimisé par les parents, est réel. La peined’amour érode la confiance en soi. Comment venir en aide à sonenfant apprenti amoureux ? Comment l’aider à préserver sonamour propre tout en cultivant l’amour de l’autre ? Telle est lamission qui incombe aux parents d’ados candidats à l’expérienceamoureuse ; ados souvent prêts à tout pour être aimés.

Autopsie de la peine d’amour

Une rupture, c’est douloureux pour le coeur, le corps etl’esprit. Chez l’ado, les vagues d’émotions et de sentimentscontradictoires se succèdent. Il ressent un mélanged’agressivité et d’affection, de volonté de séparation et dedésir de réconciliation ; une crise de rage peut être suivie d’undésir irrésistible de rétablir le contact. Cette ambivalence desentiments déroute et donne l’impression de perdre le contrôlede sa vie ou de perdre la tête. Le jeune remet en question lepassé, imagine de nouveau un futur possible, éprouve unsoudain soulagement, pour replonger dans la tristesse amenantparfois le désespoir et son train d’idées suicidaires plus oumoins structurées. L’amour, qui avait le pouvoir d’unifierle quotidien de l’ado, le transforme en un être éparpillé,déséquilibré, avec un capital réduit de confiance en soi. Eneffet, la rupture amoureuse érode l’estime de soi. D’autantplus que cette dernière est encore un chantier en constructionà cet âge-là. D’après les neuropédiatres, la maturité affectiveintrinsèquement reliée à la maturation du cerveau intervientaux alentours de 25 ans. C’est elle qui permet d’entretenirdes relations non fusionnelles avec l’autre et de sortir del’arithmétique d’amour erronée qui voudrait qu’un plus un égaltout, et deux moins un égal néant.La maturité affective permet de nouer des relationsexemptes de dépendance. D’après Batoul El Harti, psychiatre,celle-ci permet d’affirmer haut et fort : “j’existe en tant quepersonne avant d’exister en tant que couple. J’ai une estime de moi inaliénable. Oui, je peux souffrir del’absence de l’autre ; oui, je peux avoir de lapeine si rupture amoureuse il y a, mais je neme laisserai pas mourir intérieurement.”

Respect, mon amour !

Ce qui compte, au final, c’est de tirer lesleçons d’une séparation ! Batoul El Hartinous explique : “L’amour n’est pas uneloterie, mais plutôt une école de la vie quirepose sur le respect. Il faut trouver le moyende passer le message suivant aux ados : tues quelqu’un de bien, tu mérites quelqu’unde bien, une personne qui partagera sonbonheur avec toi, et non un individu quite remorquera ou que tu remorqueras !Respecte-toi pour qu’on te respecte. Respectetes origines, ne tourne pas le dos à tes valeurspar amour. Une personne qui ne s’estime pas,qui renie les siens ou se renie soi-même n’estpas prête à vivre un amour authentique.”Pour aider son ado à surmonter lesentiment d’échec, il faut trouver lemoyen de lui expliquer que l’apprentissageaffectif ainsi effectué sera transférable à laprochaine relation. Il faut de l’expériencepour construire un amour durable,apprendre le corps, le coeur, la sensibilité,l’intelligence de l’autre.La première rupture amoureuse vécuepar les ados peut prendre des allures defin du monde. Le rôle des parents est detrouver les mots pour expliquer qu’aucontraire, ce premier échec amorce la find’un monde, celui qui nous laisse croireque l’on doit tout faire pour être aimé ! â—†

L’AVIS DU PSY

Questions à Batoul El Harti, psychiatre

Comment cultiver la valeur de soi avant celle de sonpartenaire ?

Batoul El Harti : Être en couple peut aider le jeune ado à développerl’estime de soi, à condition que l’autre ne deviennepas la seule source d’amour. Cultiver des amitiés, entretenirdes liens d’affection avec des adultes, développer des intérêtsréels pour diverses activités de groupe, s’investir là où l’on sesent utile, sont des moyens concrets pour que l’ado bâtisseune solide estime de soi, un véritable amour pour sa proprepersonne. L’amour de l’autre suppose, toujours, avant tout,l’amour de soi.Il est rare que la première histoire d’amour soit la bonne.Comment aider son ado à faire le bon choix par la suite ?L’amour n’est pas une histoire d’arithmétique ! Ce n’est pasune loterie non plus, mais une stratégie, une école de la vie. Sil’on répète le même schéma, si on cumule les expériences négatives,il faut se poser des questions. Les parents peuvent aiderles enfants à décoder leurs propres comportements et ceux del’autre. Que le jeune soit celui qui quitte ou qui subit la rupture,il y a toujours malaise, voire douleur. Il faut se munir d’unebonne dose de prudence dès le début d’une nouvelle relation…Prudence, et non méfiance ! Et surtout, il faut aider l’enfant àdémêler l’écheveau entre plaire et aimer. Plaire, c’est chercher àsatisfaire l’autre en lui donnant ce qui lui fait plaisir, en réalisantses attentes. Aimer, c’est accepter l’autre tel qu’il est, avec sesforces, ses faiblesses, ses choix qui ne convergent pas toujoursavec les nôtres. Aimer, c’est ne pas chercher à changer l’autreou s’efforcer à changer soi-même pour plaire. Aimer, c’est nepas juger ni critiquer, mais simplement accueillir. C’est en celaque l’amour est une école de la vie. C’est à l’ado de faire en sorteque le prochain candidat soit le bon. â—†

À Rabat, le féminisme intergénérationnel était au cœur d’un séminaire inédit organisé par la Coalition Génération Genre Maroc. Militantes de
C’est l’un des films événement de cette fin d’année 2024 ! « Mufasa : Le Roi Lion », très
Cet hiver, The View Bouznika, idéalement situé en bord de mer à 30min de Casablanca et de Rabat, se pare
1-54 Contemporary African Art Fair, la plus grande plateforme mondiale pour l'art contemporain d'Afrique et de la diaspora africaine, se
31AA4644-E4CE-417B-B52E-B3424D3D8DF4