Depuis plusieurs années, TikTok, détenu par la société chinoise ByteDance, est accusé de représenter une menace pour la sécurité nationale américaine. Les autorités américaines craignent que l’application collecte des données sensibles sur ses 170 millions d’utilisateurs américains, et que ces informations puissent être transmises au gouvernement chinois. Elles redoutent également que TikTok influence l’opinion publique en manipulant les contenus visibles par les utilisateurs. Face à ces risques, le Congrès américain a adopté en 2024 une loi imposant à ByteDance de vendre TikTok à une entreprise américaine avant le 19 janvier 2025. En l’absence de vente, l’application devrait être interdite sur tout le territoire américain.
Vendredi 17 janvier, la Cour suprême a confirmé la loi adoptée par le Congrès. Ce texte prévoit des sanctions lourdes pour TikTok et ses partenaires. Les boutiques d’applications comme Apple Store et Google Play devaient retirer TikTok de leurs plateformes dès le 19 janvier. En cas de non-respect, elles risquent jusqu’à 5.000 dollars d’amende par utilisateur. Les utilisateurs ayant déjà téléchargé TikTok peuvent continuer à l’utiliser, mais sans mises à jour ni nouveaux contenus. Samedi 18 janvier, Tiktok avait annoncé qu’elle “serait contrainte de fermer” si la loi entrait en vigueur. Pendant plusieurs heures ce week-end, l’application est même devenue inaccessible aux Etats-Unis.
Trump : sauvetage de dernière minute
La situation a basculé dimanche 20 janvier avec l’intervention du président élu Donald Trump, qui a prêté serment ce lundi 21 janvier. Lors d’un meeting à Washington, il a déclaré vouloir “sauver TikTok”. Pour ce faire, il a signé un décret prolongeant de 75 jours le délai avant l’entrée en vigueur de la loi. Ce sursis permettra à ByteDance de négocier la vente de TikTok à des investisseurs américains ou de trouver une solution alternative, comme un partenariat avec des entreprises américaines. Donald Trump a également proposé une solution radicale : le rachat par les États-Unis de 50 % du capital de TikTok. Selon lui, cela garantirait la sécurité des données tout en conservant l’application sur le sol américain. ByteDance a refusé jusqu’ici de céder TikTok, estimant que cette demande était “injustifiée”.
En rétablissant TikTok, Donald Trump a marqué des points sur le plan politique. Il apparaît comme celui qui a sauvé une application utilisée par des millions d’Américains. Cependant, le futur de TikTok reste incertain. Si ByteDance ne trouve pas d’accord avant l’expiration des 75 jours, l’interdiction pourrait être réactivée.
