82% des Marocains sont réfractaires à toute modification des règles successorales régissant la répartition de l’héritage. Les résultats de cette enquête, réalisée par l’Association des femmes marocaines pour la recherche et le développement (AFEMARD), et l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH avec le soutien de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung, ont été dévoilés mardi dernier lors d’un colloque organisé à l’Université Mohammed V à Rabat.
Dans le cadre de cette enquête menée en 2020, ce sont “1200 Marocain(e)s musulman(e)s, représentant l’opinion publique dans les zones urbaines et rurales” qui ont été interrogés. L’étude intitulée «Que pensent les Marocains et les Marocaines du système successoral marocain ?» a ainsi recueilli et analysé les avis des Marocains sur des règles bien précises relevant de l’héritage, notamment la règle de la double part pour le sexe masculin, la règle du «Taâsib» et la règle de la différence de culte. 82% des personnes interrogées se disent opposées à toute réforme du système successoral. Plus grave encore, ce sont les femmes qui refusent tout changement. Ainsi l’étude montre que 84,5% des femmes, contre 79,8% des hommes, déclarent que l’engagement d’un débat sur l’égalité des sexes n’a pas lieu d’être.