Imane Lahrich, une citoyenne éclairée

Imane Lahrich est une jeune femme énergique et impliquée qui se bat sans relâche pour la jeunesse. À 24 ans à peine, elle porte aussi la casquette d’auteure. Elle sort en effet son 1er ouvrage sur les “Politiques migratoires et les nouveaux regards sur l’Afrique”. Portrait. 

Elle est, sans aucun doute, une voix forte de la jeunesse. Imane Lahrich est une femme de 24 ans, hyper active et engagée sur plusieurs fronts. En effet, l’actuelle secrétaire générale du Forum méditerranéen de la jeunesse publie en septembre son tout premier livre sur… l’Afrique. L’intitulé ? “Politiques migratoires et nouveaux regards sur l’Afrique”. L’objectif ? Affirmer et démontrer que la migration n’est pas un problème. “Je m’intéresse beaucoup au devenir de ce continent ainsi qu’aux droits humains”, indique la jeune femme qui baigne dans la thématique africaine depuis qu’elle est consultante chez Global Governance & Sovereignty Foundation dont l’objectif est de fournir des solutions innovantes en termes de recherches et de pratiques pour construire des prospectives stratégiques. Dans son ouvrage, elle a opté pour une démarche pédagogique, en présentant, avec minutie, une rétrospective du phénomène migratoire, avant d’enchaîner sur le cadre juridique, les acteurs concernés et leurs engagements en matière socio-politique, sécuritaire et économique, à travers, entre autres, l’Organisation de l’Union africaine. “Notre royaume a considérablement contribué à faciliter l’intégration africaine notamment via sa politique migratoire”, tient à appuyer cette jeune femme au CV impressionnant. 

Participation citoyenne

Titulaire d’une licence d’excellence en Sciences Politiques et d’un Master d’Études politiques et Actions publiques à la Faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales (FSJES) de Rabat Agdal, elle a mis très tôt le pied dans la société civile. Elle a notamment travaillé pour le centre de recherche Tafra dont la mission est d’améliorer la compréhension des institutions pour participer à la consolidation de l’État de droit au Maroc, ainsi que pour l’association SimSimn Participation Citoyenne “C’est une ONG qui promeut l’utilisation des Technologies de l’information et de la communication (TIC) pour soutenir et faciliter la participation des citoyen(nes) dans la gestion de la chose publique”, explique-t-elle. La transparence et l’accès à l’information ont toute leur importance à ses yeux. Résultat : il y a deux mois, elle cofonde, avec des amis, le site Analyz.ma. “Lorsque nous nous rencontrions, nous étions très souvent amenés à discuter politiques publiques et développement, raconte-t-elle. Nous avons alors voulu lancer une plateforme collaborative pour partager des réflexions et initier des débats.” Dans ses chroniques, elle décrypte en général le continent africain, à l’exception de son dernier article dans lequel son engagement pour la jeunesse a resurgi. “Mon analyse a tourné autour d’un questionnement : pourquoi entend-on dans tous les discours politiques le mot “jeunesse” alors qu’il n’existe, dans les actes, aucune politique ciblant la jeunesse au Maroc ?, s’interroge-t-elle. Je ne comprends pas également pourquoi on parle toujours de la jeunesse en général. À mon avis, il serait plus judicieux de préciser de quelle jeunesse il s’agit… Urbaine ? Rurale ? Éduquée ? Vulnérable ? Au chômage ?…”

Une militante impliquée

Les questions autour de la jeunesse, Imane Lahrich les connaît par cœur. Tout d’abord, parce qu’à 24 ans, elle se sent tout bonnement concernée. Ensuite parce qu’elle impulse aussi de multiples actions sur le terrain. “À chaque fois qu’un projet me touche, je fonce pour apporter ce que je peux que ce soit au niveau local, national ou international”, lâche-t-elle, avec pudeur. Depuis 2014, elle est engagée au Forum méditerranéen de la jeunesse. Et en 2018, elle en devient la secrétaire générale. Son programme ? Travailler sur l’intégration des jeunes, notamment leur employabilité, et sur les échanges culturels. Un gros chantier qui n’effraie en rien Imane Lahrich qui s’efforce de faire pression sur les politiques pour changer la donne. Pour l’heure, le Forum compte 300 adhérents au Maroc. “La synergie y est impressionnante, assure-t-elle. Chaque semaine, un groupe de jeunes voyage pour suivre une formation. On a des ateliers sur la participation citoyenne, l’éducation aux droits de l’Homme, la lutte contre les discours de haine ou encore l’entreprenariat social.” Mais comme tous les membres n’ont pas l’opportunité de participer à ces missions, Imane Lahrich met un point d’honneur à ce qu’il y ait une transmission du savoir acquis. “Par exemple, durant l’été, nous mettons en place l’Académie d’Assilah où sont rassemblés de nombreux jeunes. Pendant 5 à 8 jours, on travaille avec eux sur une thématique définie à travers des ateliers”, explique la secrétaire générale qui est également consultante chez Autio Partners dont la mission est centrée sur l’éducation et les start-up. Et de confier : “Mon idée de départ dans mon engagement a été très simple : commencer au sein de la société civile à travers des associations locales et des ONG pour connaître et comprendre les modes de travail via des missions avant d’intégrer des organismes comme Autio Partners et Global Governance & Sovereignty Foundation grâce auxquels je peux rencontrer des décideurs ou autres influenceurs de la vie publique.”

La jeunesse, toujours la jeunesse…

Durant ses études, Imane Lahrich est aussi devenue une fervente défenseuse du développement durable. “Ce qui m’a intéressé, c’est notamment la mobilisation des jeunes pour cette cause, explique-t-elle. Car la thématique englobe plusieurs autres sphères comme l’éducation et la santé.” En 2015, elle s’envole aux Nations Unis pour participer à la conférence de préparation des objectifs du développement durable. “À l’époque, j’étais la présidente de la section marocaine de l’association Echo Change qui milite pour un tel développement”, précise-t-elle. À New York, des jeunes du monde entier sont rassemblés et fondent l’ONG Fair Air Coalition. De retour au Maroc, elle s’investit à 100% dans la COP 22 en tant que bénévole dans la zone verte et pour la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) dans la zone bleue. “Je suis maintenant moins active dans ce domaine”, avoue-t-elle. Une page qui s’est peut-être tournée mais qu’Imane Lahrich est capable de rouvrir à tout moment. La preuve, elle  participera, en tant que représentante de la jeunesse marocaine, au World Conference of Ministers Responsible for Youth 2019 and Youth Forum Lisboa+21, un événement prévu du 21 au 24 Juin au Portugal dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté en 2015. “J’ai assisté à son adoption indique-t-elle, avant d’enchaîner les explications : “Lisbonne +21 sera l’occasion pour les États de renouveler la Déclaration de Lisbonne de 1998 sur les politiques et les programmes de la jeunesse dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Ainsi, ils sont appelés à intensifier leurs efforts et à intégrer efficacement les jeunes dans la mise en œuvre dudit Programme.” Un thème captivant pour cette jeune femme qui ne cesse de décrypter la jeunesse et donner des clefs de compréhension et d‘actions.

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