Empreinte by twins, la marque cuir & art ou la pépite fashion artistique made in Morocco

Lancée en septembre dernier, la marque Empreinte by twins de Nadia et Laila Boukaa fait déjà fureur. L’originalité ? Le mix parfait entre l’art et le cuir dessiné par ces sœurs jumelles qui sont déjà en train de signer leur troisième collection.

Avenue Tan Tan à Casablanca, au numéro 7. On y est. C’est le repère qui attire de plus en plus d’accros de la mode. Ce lieu ? Le showroom de la marque Empreinte by twins des sœurs jumelles Nadia et Laila Boukaa qui associent avec justesse l’art et le cuir. Aux ciseaux, Laila, passionnée depuis toute petite de cette matière. Et au pinceau, Nadia, l’artiste de la famille qui est également l’auteure de plusieurs œuvres éparpillées aux quatre coins du showroom, dont certaines sont cachées, sans le vouloir, derrière les nombreux vêtements en cuir suspendus sur des cintres. Deux créatrices qui mêlent leurs deux passions sur certaines pièces, notamment sur l’une de leurs premières réalisation : le Perfecto by Nadia. Une veste sur laquelle est brodée au dos une des peintures de l’artiste. Un dessin qui les représente. Ce vêtement est devenu en quelque sorte leur emblème qu’elles ont mis sur un mannequin placé en évidence dans la salle si cosy. « Il a eu un énorme succès », glisse Laila, avant d’expliquer le choix du nom de leur marque : « Regardez-bien notre logo, c’est une empreinte en forme de cœur. Ces empreintes, ce sont les nôtres. » Les traces de deux passionnées, autodidactes, qui, on ne peut le nier, regorgent de talents. « Avant 2016, nous étions dans la petite enfance », indique-t-elle. En 1996 alors qu’elles n’avaient que 25 ans, les jumelles montent la crèche « Au petit paradis » à Casablanca. « Nous étions des pionnières à l’époque », se rappelle sa sœur. Pendant 20 ans, les deux belles créatrices portent à bras le corps leur bébé qui va grandir et s’envoler, au point que le challenge, lancé toutes jeunes, n’a inévitablement plus le même goût les années passant. En mars 2016, elles décident alors de la vendre. « Ça a été difficile pour moi, confie Laila. J’ai fait une sorte de deuil. »

Le chapitre « baby » se ferme pour mieux écrire la partie « fashion »

Après avoir vendu leur crèche, Nadia et Laila ne savaient pas encore vers quelle aventure elles voulaient se lancer. Une rencontre sera le déclic. « A Paris, j’ai dîné avec la mère d’une amie de ma fille qui est designer et gérante de boutiques dans le Marais, se rappelle Laila. Quand je suis arrivée au restaurant, j’étais habillée tout en cuir. » La conversation s’oriente très rapidement autour de cette matière qu’elle chérit tant. « Cette discussion a été comme un flash pour moi. Il fallait se lancer dans la mode », se souvient-elle, le regard pétillant. Car le cuir a toujours fait partie de sa vie. « C’est mon premier amour, lâche-t-elle. Chaque fois que je voyageais à l’étranger, je chinais pour tomber sur LA pièce originale en cuir qu’il me fallait ». Sa première pièce et coup de cœur ? « C’était une belle robe ceinturée avec un beau décolleté que j’ai achetée à New York à l’âge de 30 ans », répond-elle spontanément. Un vêtement qu’elle a mis pendant des années jusqu’à ce qu’elle le transmette à sa fille. En bref, indémodable. Et c’est cela qu’elle apprécie dans cette « matière noble qui sublime chaque femme qui la porte », comme elle aime la qualifier avant de citer Jean-Claude Jitrois, l’ambassadeur du cuir qu’elle a rencontré récemment : « La force du cuir, c’est qu’il inscrit dans sa peau toutes celles qui l’ont porté, un cuir ne se jette pas mais se garde pour toujours ». En effet, dans la garde-robe de Laila, le cuir prédomine.

 

Une complémentarité évidente

De retour au Maroc, Laila s’empresse de parler à Nadia de son envie de créer une marque, mais non pas sa marque, leur marque, car elle ne se voit pas se relancer dans un challenge sans sa moitié. Le dada de sa sœur ? L’art. Il y a une dizaine d’années, Nadia s’est plongée aveuglément dans la peinture pour des vertus thérapeutiques. Elle dessine sur chacune de ses toiles une femme. « C’est moi », confie-t-elle. Une artiste naît. Des tableaux emplis d’émotion qui ne peuvent laisser indifférents et qui deviennent au fil des années un peu plus colorés. Nadia excelle dans cet art. « C’est une artiste peintre aux talents éclectiques comme le prouve ses scènes iconographiques dédiées aux âmes libres à l’abri de la servitude moderne », écrit sur la préface de son catalogue le Dr Abdellah Cheikh, critique d’art et professeur d’histoire de l’art à l’Ecole des Beaux arts de Casablanca. Après en avoir discuté, ces jumelles quasi-inséparables décident de fonder une marque dans laquelle « l’art et le cuir vont se rencontrer ». Car impossible de passer à côté de « la création, la force et la grandeur d’âme de Laila », comme la décrit Nadia, et de l’autre, « la grande sensibilité et l’immense générosité de Nadia », qualifie la seconde. Et en plus, cette idée est pionnière au Maroc. « À part les grandes marques, personne n’avait opté pour ce concept », assure Laila.

 

Trois collections en cinq mois

En septembre 2016, les deux femmes travaillent d’arrache-pied sur ce nouveau défi. Elles s’entourent d’une belle équipe, comme elles tiennent à le mettre en avant. La première collection sort en septembre dernier. « Les retours ont été très élogieux, raconte Nadia. On a parlé de notre originalité et de notre courage ». Une fierté également pour leur mère Jouhara « qui veut dire « perle » en arabe », précise Nadia avant que Laila enchaîne : « Nous avons puisé cette force en elle. À 27 ans à peine, notre mère a élevé seule ses quatre enfants après le décès de notre père alors que nous n’avions que 5 ans. C’est une battante ! ».

La deuxième collection plus glamour s’ensuit et la troisième plus « trendy » vient d’être dévoilée sur leur compte Instagram. Dans celle-ci, chaque pièce est agrémentée d’une autre matière : une veste de smoking revisitée avec quelques perles de part et d’autre, un pantalon joliment « cloutée » au niveau des poches ou encore un manteau avec de la fourrure « qui n’est pas animal » pour ne citer que ces quelques pièces très féminines avec ce cuir si fluide. En clair, de vrais petits bijoux qu’on a envie d’enfiler au plus vite. Une série de collections qui a tellement plu qu’elles vont les présenter prochainement à Zurich ou encore à Berne. Elles vont également présenter prochainement leurs œuvres dans un concept store à Marrakech. Les sœurs qui sont en soif de création, n’arrêtent pas. Nadia travaille actuellement sur des peintures sur bois, tout en dessinant tout ce qu’il lui passe par la main : fauteuils, coussins et même petites tables. « Et dès que j’ai un coup de cœur pour l’une de mes œuvres, j’en parle à Laila pour la broder sur une pièce pensée par elle », glisse-t-elle. Et ce n’est pas fini. Ces deux brillantes créatrices sont également en train de s’essayer à la chaussure. « Moi, j’adore les bottines et Nadia les espadrilles, on lancera donc deux collections, sourit Laila. Mais je n’ai pas encore trouvé le cuir qui convient, avant que ma sœur ne pense aux motifs ». Des chaussures qui vont certainement s’arracher comme des petits pains lors de leur lancement courant d’année, vu la signature si recherchée d’Empreinte by twins.

Liens :

http://www.empreintebytwins.com/
https://www.facebook.com/EmpreinteByTwins/

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