L’association Chorouk a mis sur pied un concept particulier. Quel est-il ?
Lorsque nous sélectionnons une famille, nous l’adoptons complètement en essayant de l’emmener progressivement vers l’autonomie. Les 10 familles que nous accompagnons ont chacune un tuteur. Ce bénévole leur apporte des vêtements et un panier alimentaire contenant également des produits d’hygiène (savon, dentifrice, brosse à dent, shampoing, etc.). Il leur donne aussi un peu d’argent pour aller, une fois par semaine, au hammam. Nous nous sommes rendues comptes que l’hygiène est un gros problème. Même si cela reste une petite goutte d’eau, nous le faisons. Car nous avons besoin que la famille soit à l’aise pour pouvoir laisser partir à l’école leurs enfants et qu’il y ait aussi un climat sain au sein du foyer. La priorité de l’association Chorouk reste l’enfant. Nous les emmenons chez le docteur lorsqu’ils sont malades et nous leurs donnons des cours de soutien scolaire ainsi que des cours d’éducation civique. Nous leur proposons également des activités parascolaires agrémentées de goûters.
Comment sélectionnez-vous les familles ?
Nous les choisissons à partir de critères bien précis. Tout d’abord, nous ne prenons en charge que des familles avec enfants scolarisées car l’enfant est le cœur de notre mission. Ensuite, le foyer doit avoir envie de s’en sortir. Par exemple, nous regardons si les parents font tout pour trouver du travail même si ce ne sont que de petits boulots. Nous faisons également des enquêtes de quartiers. Bref, nous faisons un cheekup complet car nous les prenons sous notre aile.
Comment arrivez-vous à les repérer?
Par le bouche-à-oreille mais on va, sous peu, travailler, main dans la main, avec l’INDH. Toutefois, nos critères déjà mis en place ne changeraient pas. L’INDH nous fait confiant. Et depuis la création de l’association il y a sept mois, cela fonctionne plutôt bien.
Comment ont évolué les cinq familles accompagnées dès la création de Chorouk ?
Elles ont beaucoup évolué, notamment les enfants. Ils ont des résultats scolaires qui s’améliorent. Ils sont aussi épanouis et adorent venir à l’association. Certains parents nous confient qu’ils menacent leur enfant de ne pas les emmener à Chorouk s’ils ne les écoutent pas. Pour les enfants, c’est une vraie punition ! Vous savez, au départ, les enfants étaient d’une grande tristesse. L’équipe les a soutenus. Parmi les bénévoles, nous avons notamment une psychologue qui prend en charge trois cas assez lourds. Elle les voit en dehors des cours de soutien scolaire, tout en sensibilisant leurs parents. Car un enfant qui n’est pas bien, cela se ressent dans la scolarité, mais aussi sur son comportement. Il y a des problèmes de violences. Il ne faut pas oublier que ce sont des familles qui vivent dans de tous petits logements sans fenêtre… Ce sont des conditions assez difficiles et l’agressivité est assez courante… Depuis la mise en place de notre accompagnement, nous avons aussi vu l’attitude des parents se métamorphoser. Ils ont un peu plus confiance en eux et les enfants sont plus à l’aise. Résultats : ils communiquent davantage. Mais nous n’avons pas encore gagné la partie, il reste encore beaucoup à faire.
Quel est votre gros projet à venir ?
Nous sommes en train de faire des levées de fonds et rechercher des subventions pour ouvrir un centre d’accueil dans lequel nous aurions des salles de classes, une plate-forme d’activités parascolaires ainsi qu’une garderie pour permettre aux parents notamment les mères d’aller travailler. Nous espérons l’ouvrir d’ici septembre prochain. En tout cas, nous faisons tout pour y parvenir !
Pour faire des dons, direction la page Facebook de Chorouk : https://www.facebook.com/associationchoroukofficiel/