Sos villages : Samya El Mousti, “Le placement familial n’est pas encore bien développé”

SOS Villages d’Enfants Maroc célèbre ses 40 ans. Placée sous la présidence d'honneur de SAR la Princesse Lalla Hasnaa, l'association prend en charge, depuis 1984, les enfants sans soutien familial, tout en œuvrant avec force au respect des droits de l'enfant. Entretien avec sa directrice nationale, Samya El Mousti.

Vous célébrez aujourd’hui les 40 ans de l’association. Quel bilan en faites-vous ? 

À ce jour, plus de 1800 enfants ont été pris en charge dans nos cinq Villages à travers le Royaume pour une durée moyenne de 21 ans. 1400 familles et 3000 enfants ont bénéficié de nos programmes de renforcement familial, lancés il y a 19 ans et qui soutiennent des femmes seules en détresse. Nous œuvrons également pour l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et cela grâce à des dispositifs dédiés dans nos huit centres d’accueil à Casablanca, Salé, Agadir et Marrakech. 90 % des jeunes accompagnés sont devenus des adultes autonomes et intégrés dans la société.

La construction du Village d’Enfants SOS à Dakhla est le prochain projet d’envergure de l’association. À quel stade se trouve-t-il ?

Nous avons procédé à la pose de la première pierre mercredi 6 novembre 2024 et les travaux ont démarré pour une ouverture prévue en juin 2025. Maintenant, nous nous occupons des recrutements des équipes administratives et éducatives ainsi que des mères SOS et de tous les collaborateurs qui auront la charge du fonctionnement du Village. Nous sommes en train de traiter les demandes pour accueillir les 60 premiers enfants que nous allons accompagner dès l’ouverture. 

Quels autres projets sont à venir ?

À côté de la construction de ce nouveau village d’Enfants SOS à Dakhla qui nécessite une grande mobilisation des équipes et des organes de gouvernance pour le mettre à flot, lui trouver sa vitesse de croisière avec les niveaux d’exigence qui sont les nôtres et pérenniser ses actions sont les travaux prioritaires à venir.  Il y a également au programme, et ce à court terme, l’extension du village d’Enfants SOS Agadir et la construction d’un collège et internat pour jeunes filles dans la région d’Al Haouz. Voilà des projets en cours de déploiement.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de la protection des enfants orphelins ou sans soutien familial au Maroc ? 

En dépit des progrès enregistrés, le secteur de la protection de l’enfance continue à enregistrer plusieurs défis majeurs. Les institutions accueillant les enfants sans soutien familial sont généralement insuffisamment financées et ne satisfont pas toutes aux normes internationales. Le placement familial n’est pas encore bien développé. A cela s’ajoutent la difficulté d’accès à la Kafala, l’absence de dispositifs de familles d’accueil réglementés et l’insuffisance de personnel qualifié.

Quels défis restent-il encore à relever ? Comment y parvenir ?

Les défis sont nombreux. Dans le cas de SOS Villages d’Enfants Maroc, la prise en charge dure plus de vingt ans. Pour cela, il faut des ressources pérennes. Il me semble alors important que nous changions d’approche pour traiter les problématiques de vulnérabilité et de précarité sociales. La philanthropie stratégique apporte justement des réponses adaptées car elle s’attaque aux causes profondes des problèmes et vise à créer un changement durable. Il faut pour cela essayer de trouver des réponses aux questions suivantes : Qu’est-ce qui a de la valeur  pour la société et pour l’organisation ? Quels types d’interventions auront le plus d’impact ? Quel est le niveau d’engagement que nous souhaitons avoir ? Quand et à quel rythme donner ? Et quelle forme d’organisation choisir pour atteindre nos objectifs ?

Qu’attendez-vous de la révision de la Moudawana ?

On parle de Code de la Famille, et dans cette perspective, il faut protéger toutes les composantes de cette famille dont les enfants. Je m’attends à voir, dans le sillage de cette réforme, toutes les dispositions visant à préserver l’intérêt suprême de l’enfant quelle que soit sa condition et sa situation. Je pense en particulier à l’interdiction du mariage des enfants, sans conditions et sans aucune dérogation possible. 

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