Maroc : une fillette de 13 ans victime d’un viol collectif

À El Kelaâ des Sraghna, une fillette de 13 ans, souffrant d’un handicap mental, a été victime d’un viol collectif ayant conduit à une grossesse. Une affaire qui soulève une vague d’indignation et relance le débat sur la protection des mineurs au Maroc.

C’est une histoire insoutenable, une tragédie qui choque par son horreur et sa cruauté. Une fillette de 13 ans, vulnérable à plus d’un titre. En plus de son jeune âge, elle souffre d’un handicap mental qui la rend encore plus exposée aux dangers du monde. La fillette de 13 ans a été victime d’un viol collectif, perpétré par trois hommes âgés de 60 à 72 ans. Des mois plus tard, le choc est immense : elle est enceinte. 

Face à ce crime atroce, la colère gronde. L’ONG Touche pas à mon enfant parle d’un acte d’une extrême gravité, une atteinte non seulement à l’intégrité physique et psychologique de la fillette, mais aussi à sa dignité. « Ce n’est pas seulement un viol. C’est un acte de torture, physique et psychologique, contre une enfant déjà fragilisée par sa condition », a déclaré l’ONG dans un communiqué de presse.  Les appels à l’action se multiplient. L’association réclame des sanctions maximales pour les agresseurs, ainsi qu’un accompagnement psychologique et médical pour la jeune victime. Mais au-delà de cette affaire, « c’est tout un système de protection des enfants qui est remis en question » ajoute l’association.

Un échec collectif

Pour de nombreux militants, le drame de la fillette est le symptôme d’un problème plus profond : l’absence de mécanismes solides pour protéger les mineurs des abus.  « Nous manquons de structures adaptées pour les victimes, d’éducation préventive dans les écoles, et d’une réelle volonté de briser les tabous qui entourent les violences sexuelles », martèle l’ONG.  L’affaire a également mis en lumière le poids écrasant de la stigmatisation sociale. La famille de Fatima a dû quitter son village pour fuir les regards accusateurs. Une double peine, qui illustre à quel point les victimes de viols sont souvent abandonnées à leur sort, sans soutien psychologique ni protection contre la marginalisation. 

Le procès des trois accusés a été reporté au 5 février. Si les peines encourues pour ce type de crime sont lourdes – allant jusqu’à 30 ans d’emprisonnement –, les militants des droits humains rappellent que les verdicts restent souvent en deçà de ce qui est nécessaire pour dissuader ces crimes. 

Loin de se limiter à une affaire judiciaire, ce drame relance le débat sur l’éducation sexuelle, la prévention des violences sexuelles, et la création de structures de réhabilitation pour les victimes. Pour la fillette, la route de la reconstruction sera longue. Mais son cas, tragique, pourrait servir de catalyseur pour un changement plus profond. « Chaque enfant victime d’un viol est un échec collectif », rappelle l’association. À la société marocaine, désormais, de faire face à ses responsabilités…

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