Il y a tout juste 30 ans, le 21 juin 1993, le Maroc a ratifié la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE). A cette occasion, l’association de parents kafils, Osraty, a présenté, le 19 juin 2023 à Rabat, son plaidoyer en faveur d’une réforme de la kafala. « Cet anniversaire, conjugué à la situation dramatique et désespérée vécue en permanence par des milliers de nos enfants, nous rappelle l’urgence et l’absolue nécessité pour l’Etat marocain de transformer le principe de « l’intérêt supérieur de l’enfant », fondement de la CIDE, en réalité concrète », comme le souligne Fatima El Wafy, présidente de l’association dans un communiqué. Dans ce sens, elle réclame, la rédaction d’un Code de l’enfant qui comprend tout le corpus juridique visant à sa protection ; la création d’une entité dédiée à la kafala et à la protection des makfouls, déclinée à l’échelle régionale ; l’attribution des mêmes droits juridiques et financiers aux makfouls qu’aux enfants biologiques ; la simplification des procédures relatives à l’état civil, qui ne doivent plus être source de stigmatisation durant toute la vie de celui qui a été un jour abandonné ou encore le maintien perpétuel de la kafala pour lutter contre la précarité juridique, socio-économique et psycho-affective du makfoul. Selon l’étude réalisée par l’INSAF, en 2015, plus de 850 enfants étaient abandonnés chaque année dans la région de Casablanca-Settat…