Pendant des siècles, être un homme signifiait être fort physiquement pour défendre grâce à ses muscles les femmes de sa famille. La violence était une qualité et tout homme devait s’en servir pour protéger l’honneur de sa famille.
Or l’honneur se situe dans le corps des femmes. C’est ainsi que les femmes ont été, et le sont encore, battues, brimées, enfermées, abusées, mariées précocement…
Une femme qui ne respecte pas les restrictions faisant partie des mœurs s’expose à la violence des rjale dbassahe (vrais hommes). Toutes les formes de violences, verbales, psychologiques et surtout physiques et sexuelles sont justifiées, y compris le crime d’honneur, non pénalisé dans certains pays arabes. Le meurtrier d’une femme accusée de fornication ou d’adultère bénéficie de circonstances atténuantes.
L’homme, gardien de l’honneur, acquiert un pouvoir sur toutes les femmes qu’il soumet à son autorité pour les réguler, sinon il est humilié et traité de mra (femme), mrywa (femmelette) ou ma’ândou nafse (sans dignité).
Aujourd’hui, l’égalité hommes/femmes est devenue une priorité des politiques de la majorité des pays. Les femmes sont devenues plus autonomes. Mais l’éducation continue à sublimer la masculinité. Celle-ci, rappelons-le, est un ensemble de comportements et de caractères masculins. C’est une image sociale de l’homme idéal.
Si elle est traditionnelle, c’est une masculinité toxique qui normalise et légitime l’agression et la violence à l’égard des femmes. La masculinité positive vise à lutter contre cette toxicité.
Hommes et femmes sont des citoyens égaux et doivent avoir les mêmes chances de réussite. Les hommes, en prenant conscience de ce droit féminin, ne freineront plus l’évolution des femmes et vivront en harmonie avec elles.
La masculinité positive vise à engager les garçons et les hommes à œuvrer pour l’épanouissement et l’autonomisation des femmes, en les respectant et non en les tabassant pour s’imposer. Elle apprend aux hommes que la femme n’est pas que l’épouse, perçue comme une adversaire, c’est aussi la fille, la sœur, la mère… Elle permet de lutter contre le sexisme, le harcèlement sexuel, la drague sauvage et toutes les formes de violence à l’égard des femmes. L’objectif est de valoriser la masculinité et de la mettre au service du développement d’un pays et du respect des droits de l’Homme qui passent par les droits des femmes.
Utiliser positivement sa masculinité, c’est avoir un comportement respectueux à l’égard des femmes, les considérer comme un être humain doté d’un esprit et pas seulement d’un corps sexuel.
C’est apprendre aux hommes que leur masculinité dépend du respect qu’ils vouent aux femmes.