Zine L’ange d’Anfgou

Rappelez-vous cette expédition organisée par des citoyens bénévoles au village enclavé d'Anfgou. C'était il y a moins d'un an. Selwa Zine faisait partie des initiateurs de ce bel élan de solidarité. Quelques mois plus tard, elle crée l'association El Baraka Angels, pour pérenniser cette généreuse aventure...

Vous lancez une expédition au profit de 2.000 foyers des villages des montagnes de l’Atlas. Parlez-nous de cette ambitieuse initiative…

Selw a Zine :Depuis que nous nous sommes constitués en association, nous avons organisé plusieurs expéditions au profit de plus de 3.000 foyers, d’abord pour l’hiver dernier ; ensuite, à l’occasion du mois de Ramadan ; et cette fois encore, pour soutenir 2.000 nouvelles familles pendant cette fin d’année dont le climat s’annonce particulièrement rude. En ef-fet, au vu de l’enclavement de ces zones et des conditions météorologiques souvent dures, plusieurs villages se retrouvent coupés des villes les plus proches. S’ap-provisionner en nourriture devient donc compliqué, et les enfants sont souvent peu vêtus pour un aussi grand froid. Nos packs de dons comprennent 25 kilos de denrées alimentaires de première nécessité, des vêtements chauds pour adultes et enfants, ainsi que deux couvertures. Ce sont de petites choses, mais qui permettent de tenir environ un mois et demi, et surtout d’apporter un peu de douceur dans leur quotidien. Un villageois m’a dit un jour : “Ce n’est pas ces dix kilos de fa-rine qui changeront la vie de ces familles, mais le fait que vous quittiez votre quotidien et confort habituel pour parcourir toute cette distance. Cela prouve à ces gens que vous pensez à eux. Et c’est ce qui réchauffe réellement leur cœur.

”Vous avez placé la barre très haut. Avez-vous atteint vos objectifs ?

Quand nous nous sommes fixé l’objectif des 2.000 familles, nous avons vite réalisé qu’il serait difficile à atteindre. Nos dona-teurs, qui ne sont autres que les citoyens marocains, nous ont accompagnés durant toute l’année et ont déjà offert énormé-ment. Cependant, il nous fallait atteindre ce but, qui est pour nous un réel engage-ment émanant du cœur. Pour y parvenir, et grâce au soutien de notre partenaire Angels PROPOS RECUEILLIS PAR HAJAR DEHHANIRappelez-vous cette expédition organisée par des citoyens bénévoles au village enclavé d’Anfgou. C’était il y a moins d’un an. Selwa Zine faisait partie des initiateurs de ce bel élan de solidarité. Quelques mois plus tard, elle crée l’association El Baraka Angels, pour pérenniser cette généreuse aventure… femmes de cœur Records, nous avons décidé de mener une campagne de communication et de col-lecte à plus grande échelle. Résultat : la solidarité, la générosité et la sensibilité des Marocains ne finiront jamais de nous surprendre. A J-10 du départ, nous avons déjà bouclé tous nos colis. Nous parlons là de près de 70 tonnes de dons !

Pour plus de mobilisation, vous avez enregistré un single, “Atfal El Jibal”. D’où provient l’idée ?

La campagne “Atfal El Jibal” (Les enfants des montagnes, N.D.L.R.) est une idée de notre partenaire Angels Records, qui a produit ce projet afin de sensibiliser la société civile à notre cause, et nous permettre de récolter un maximum de dons pour cette expédition. Cette entreprise sociale et solidaire, créée par Elmahdi Benabdeljalil, a pour principale activité le lancement d’événements musi-caux, culturels, sportifs et artistiques au profit d’O.N.G. marocaines, pour venir en aide aux enfants des douars de l’Atlas. Seize artistes ont donc répondu présent à l’appel pour participer au premier single, “Atfal El Jibal”, au profit de notre association. La chanson évoque les conditions de vie dif-ficiles des enfants des montagnes. Tous les artistes engagés dans ce projet ont souhaité apporter un peu de réconfort, de chaleur et d’espoir par la générosité de leur talent, pour exprimer leur soutien à cette cause. La chanson, écrite par Barry et le collectif d’artistes réunis, et composée par Barry et Sofia Mestari, est un hymne à la solidarité, une fusion de plusieurs styles musicaux ; le texte ayant été interprété en darija, tama-zight, hassaniet français. Le concept “Atfal El Jibal” s’inspire fortement de celui des “Enfoirés” des Restos du Cœur en France, et sera ainsi réédité chaque année, avec plus d’artistes et une tournée. 

Vous avez créé l’association suite à votre expédition à Anfgou. Pourquoi cette en-vie de formaliser vos actions bénévoles ?

Aujourd’hui, au Maroc comme dans plu-sieurs autres pays, récolter puis faire des dons à une aussi grande échelle est soumis à des réglementations très spécifiques. Afin de respecter ce cadre légal, il nous fallait for-maliser nos actions sous l’ombrelle d’une association. De plus, ainsi, nous portons un nom, une image et acquérons plus de crédi-bilité. Nous pouvons donc cibler encore plus de donateurs et d’entreprises privées pour qui il est plus simple de remettre un don à une organisation qu’à une personne. Cela garantit également plus de transparence.

Etiez-vous engagée auparavant, ou le déclic est-il venu suite à cette action ?

Depuis que mes enfants sont tout petits, j’ai voulu leur inculquer cette notion de partage et de solidarité. Plusieurs fois par an, no-tamment à l’occasion d’Achoura et de l’Aïd el Kébir, nous allions acheter des jouets et des bonbons, pour aller ensuite les remettre aux malades de l’hôpital pour enfants à Ra-bat. Depuis 2010, à présent jeunes adultes, ils font chacun leur petit bout de chemin. C’est donc avec des amis et collègues que j’ai commencé à m’investir, toujours auprès des bambins malades et des personnes âgées en maisons de retraite. Jamais je n’aurais pensé aller aussi loin. Mais depuis Anfgou, beau-coup de choses ont changé. Ce que l’on a vu et vécu avec ces gens pendant ces trois jours d’expédition m’a transformée. Depuis je me réveille en pensant aux habitants de ces villages enclavés et toute la journée, j’élabore des plans pour de prochaines ac-tions. Même mes enfants, qui aujourd’hui sont eux-mêmes impliqués dans l’associa-tion, me taquinent en me disant que je suis hantée par la montagne (rires) !

Quels souvenirs gardez-vous de votre première expédition à Anfgou ?

Un seul mot : magique ! D’ailleurs, aucune de nos expéditions depuis n’a été aussi spé-ciale. Nous étions près de 60 bénévoles, nous avons partagé nos vies pendant deux mois pour la préparation, puis nous avons voyagé ensemble pour découvrir cet autre Maroc, dont je ne soupçonnais pas l’exis-tence. Ces trois jours se sont passés dans la joie la bonne humeur, nous débordions chacun de motivation, d’enthousiasme et d’amour pour ces gens que nous croisions dans chaque village. Nous étions là les uns pour les autres quand la fatigue, l’émotion ou la douleur prenait le dessus. Nous avons construit en peu de temps des souvenirs inoubliables et une relation qui nous liera à tout jamais. Tout cela n’aurait pu être possible si des centaines de citoyens maro-cains n’avaient pas répondu à notre appel. Les dons affluaient de partout, d’Agadir à Oujda, en passant par le Canada, la France, la Suisse, les Etats-Unis et même la Chine. C’était tout simplement incroyable ! Même dix mois plus tard, j’ai encore du mal à réali-ser cette mobilisation et je reste en admira-tion devant tant de générosité. â—†

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