Zapping politique

La guerre des langues va-t-elle éclater ? C'est en tout cas le nouveau feuilleton qui fait un carton depuis la fameuse proposition d'enseigner en darija à l'école. Les réactions n'ont pas tardé à fuser, celle de Benkirane notamment. Retour sur une polémique qui fait encore le buzz !

erait-ce le procès des “mau-vaises langues” ? Tout porte à le croire depuis que Noured-dine Ayouch, président du Collectif pour une meilleure éducation de nos enfants, a jeté un pavé dans la mare en plaidant pour la promotion de la darija en tant que langue d’enseigne-ment, de la maternelle jusqu’au pri-maire. Cette proposition se base sur un constat : seuls 6 % des élèves du primaire maîtrisent l’arabe classique et seulement 1 % maîtrise la langue française. Alors que “près de 97 % des Marocains parlent la darija, y com-pris les Amazighs”. Pour Noureddine Ayouch, “l’enseignement dans les écoles doit commencer par la langue mère”. Ce n’était qu’une parmi d’autres recommandations du colloque inter-national sur la réforme de l’enseigne-ment, organisé en octobre dernier par le collectif. Mais c’était celle qui a le plus fait couler d’encre. Les langues se sont en effet déliées depuis que le fa-meux mémorandum d’Ayouch a atterri au cabinet royal et chez les différents intervenants politiques, et surtout de-puis que la presse s’en est emparée.

Ayouch vs Benkirane

Le chef du gouvernement s’est vite saisi de la polémique. Abdelilah Benki-rane n’a pas manqué de tirer à boulets rouges sur la proposition d’Ayouch, à l’occasion d’un meeting politique à Tanger. Pour lui, “le Maroc continuera d’enseigner l’éducation islamique à ses enfants et à les éduquer en arabe et ce, jusqu’au jour du Jugement”. Le message du chef de file du PJD est on ne peut plus clair ! Et pour marquer davantage le coup, cette fois-ci au siège de la pri-mature à Rabat, il a tenu à recevoir une délégation de la Coordination Natio-nale du Collectif de la Défense de la Langue Arabe, qui lui a transmis un mémorandum en ce sens. La guerre des langues est bel est bien déclarée ! Jusque sous l’hémi-cycle, où l’affaire a été soulevée lors d’une séance hebdomadaire de ques-tions orales par Mohamed Yatime, député PJD, qui a saisi l’occasion pour appeler à la défense des langues offi-cielles, notamment l’arabe, contre des propositions qui “nous font régresser des années en arrière”. Une allusion on ne peut plus directe à la proposition de Noureddine Ayouch.

Sortie de crise

En voyant la polémique enfler à ce point, le président du Collectif pour une meilleure éducation de nos en-fants a cru bon de réagir par voie de communiqué de presse. Noureddine Ayouch a ainsi précisé que ces recom-mandations “sont l’émanation d’un colloque scientifique où professeurs, lin-guistes, experts nationaux et internatio-naux, opérateurs économiques, anciens responsables politiques et société civile ont débattu pendant deux jours pour proposer modestement des solutions de sortie de crise pour l’enseignement dans notre pays”. Et d’ajouter qu’il est au-jourd’hui urgent “de s’attaquer aux véritables problèmes et d’agir afin d’en-rayer cette machine à fabriquer du chô-mage qu’est devenue l’école marocaine”. Notre homme ne fait décidément pas dans la langue de bois, au risque d’en offusquer plus d’un !Mais ces vives réactions en cas-cade ne concernent pas que les po-litiques puisque la polémique a éga-lement atteint les réseaux sociaux, où les internautes se sont enflam-més par statuts interposés. Entre les partisans de l’officialisation de la darija et ceux pour le maintien de l’arabe classique, le débat était hou-leux. D’autres se sont purement et simplement acharnés sur quelques-uns de nos ministres, qu’ils pointent du doigt pour leur méconnaissance de la langue … arabe ! C’est d’ailleurs l’autre débat qui fait rage depuis les oraux à la Chambre des représen-tants, à l’occasion des discussions du projet de loi de finance 2014, et lors desquelles certains ministres auraient eu beaucoup de difficultés à prononcer leur exposé en arabe classique. Finalement, c’est bien fa-cile de critiquer, mais que celui qui n’a jamais cafouillé en parlant arabe jette la première pierre ! â—†

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