« Les rarissimes femmes qui sont parvenues à réussir une carrière dans le top management sportif au Maroc sont des anciennes pratiquantes. C’est un milieu quasi-occupé par les hommes », met les points sur les « i » Bouchra Hajij, la présidente de la Fédération royale marocaine de volley-ball (FRMV), au sujet de la situation des femmes managers dans le milieu sportif, avant de plaider en faveur de la promotion du leadership féminin. Bouchra Hajij, ancienne volleyeuse du CODM et de l’équipe nationale marocaine, fait partie de ses quelques femmes qui ont pu se frayer un chemin dans le milieu. « L’idée d’assumer un poste de responsabilité ne m’a jamais traversé l’esprit », a confié cette femme qui a toutefois toujours rêvé de gravir les échelons dans le volley. Et elle y parviendra : 20 ans de carrière aux compteurs ! « Aux côtés du sport, le domaine des ressources humaines me tenait à cœur » explique-t-elle. Lorsqu’elle prend sa retraite sportive en 2002, elle se consacre alors à sa nouvelle fonction à la direction des RH… jusqu’au jour où « les dirigeants et présidents des clubs et des Ligues, sont venus me solliciter pour assurer une transition, mettre en place une stratégie et une vision et restructurer le volley-ball marocain, que ce soit au niveau administratif ou financier ». Un nouveau chapitre s’ouvre ainsi…
Donner les moyens aux volleyeuses de briller
« Je me rappelle amèrement qu’à l’approche de chaque compétition majeure, nous étions contraintes de ne pas y prendre part, en raison du manque du budget, se souvient-elle. Ainsi, quand je suis arrivée à la FRMV, je me suis dit que je vais commencer par mettre en avant la pratique féminine du volley-ball et asseoir les bases d’une équité entre les deux genres ». En peu de temps, le bilan s’annonce plus que positif : les volleyeuses décrochent un titre africain, un titre arabe et trois qualifications en Coupe du monde, ainsi qu’une qualification des cadettes aux championnats du Monde en Chine… Bouchra Hajij met en place une stratégie qui consiste à développer et à promouvoir le volley-ball, à l’aide de Conseillers techniques régionaux (CTR), tout en obligeant les clubs, les associations et les ligues à introduire au minimum une dirigeante sportive. Un plan qui est tout bonnement un premier pas vers le renforcement du leadership féminin au niveau de la direction et du management dans le sport marocain. « Après avoir réalisé quelques progrès sur la scène nationale, nous avons veillé à renforcer notre représentativité au niveau continental, arabe et international », appuie cette femme qui va multiplier, par la suite, les responsabilités. En effet, elle devient vice-présidente de la confédération africaine, présidente de la commission du sport féminin au sein du bureau exécutif de l’Union arabe et membre du bureau exécutif de la Fédération internationale de la discipline (FIVB). « J’essaie de féminiser l’encadrement, de travailler sur la formation de la gent féminine dans les métiers liés au sport et surtout de surpasser certains obstacles culturels pour encourager la pratique sportive féminine dès le bas-âge, souligne-t-elle. Loin des images stéréotypées de la société, se réunir est un début, puis rester ensemble et enfin travailler tout un chacun de son côté, telles sont les ingrédients puissants d’une réussite infinie ».
(Avec la MAP)