« Une forme de nuit », le dernier roman de Salima Louafa sur le viol (Interview)

Après « Chair d'Argile », la jeune auteure marocaine Salima Louafa présente son deuxième roman « Une forme de nuit », un thriller psychologique dans lequel elle aborde, tout en finesse, le sujet si sensible du viol. Interview.

Pour quelles raisons avez-vous choisi dans votre ouvrage « Une forme de nuit », d’aborder un thème sensible et grave : le viol ?
J’ai écrit mon deuxième roman « Une forme de nuit » en pleine effervescence du mouvement #MeToo. Pour la première fois, on levait l’omerta sur le harcèlement et les agressions sexuelles dont sont victimes les femmes au sein de tous les milieux professionnels. La notion du consentement a aussi largement été discutée à ce moment-là. De façon presque inconsciente, j’ai en partie orienté mon roman vers ce thème. Maya, ma protagoniste va connaître une véritable renaissance au fil des pages et j’ai choisi justement cet évènement effroyable qu’est le viol comme point de rupture dans le récit et le catalyseur du cheminement qu’elle s’apprête à suivre. 

Parlez nous de votre personnage principal, Maya, violée par un homme marié dont elle tombe amoureuse…
De prime abord, Maya est une jeune femme sans histoire, passionnée par les livres et qui vit entourée de ses deux meilleurs amis rencontrés à l’université. Mais très vite, le lecteur est confronté à ce secret qu’elle porte en elle et qui la ronge de l’intérieur. Elle avait pourtant réussi à vivre avec, à l’appréhender, mais sa rencontre avec Amir mon autre protagoniste, cet antihéros cerné de zones d’ombre et qui va effectivement la violer va faire resurgir la plaie. Dans mon esprit, il ne s’agit pas d’amour mais plutôt d’une passion destructrice, d’une pulsion de mort même. Maya est irrémédiablement attirée par tout ce qui normalement devrait la faire fuir et c’est justement cette irrationalité qui représente le fil conducteur de mon roman. 

Vous qualifiez votre livre de roman psychologique voire psychologiste. Pourquoi ?
Je suis passionnée par les gens, leur complexité, leur psychologie. La société tente avec acharnement de nous enfermer dans des cases. Elle essaye sans relâche d’homogénéiser la pensée et les comportements des individus qui la constituent or on voit bien que c’est peine perdue. En effet, qui dit individu dit différence et justement, ce sont toutes ces différences qui m’émerveillent et suscitent mon envie d’écrire et de raconter des morceaux de vies. Il y a très peu de descriptions dans mes romans, les évènements s’enchaînent à un rythme soutenu et le lecteur est invité à habiter les personnages et sonder leurs tiraillements intérieurs.  

Quel a été le plus difficile pour vous en tant que jeune auteure ?
Mon parcours d’auteure a été un enchantement jusqu’à présent. J’ai été frappée par la bienveillance qui entoure la sortie d’un roman que ce soit au niveau de la presse, des réseaux sociaux et des lecteurs. À chaque fois, c’est une merveilleuse aventure, un moment magique… 

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