Malgré une propagande bien huilée, des voix discordantes se font entendre sur Twitter où des djihadistes hyper connectés se plaignent de leurs conditions de vie dans le nouveau califat syrien.
Dans le califat établi par le pseudo-Etat islamique, la propagande est soigneusement orchestrée. Pourtant, sur Twitter, les recrues occidentales, surtout les femmes, se plaignent du manque de confort, de leurs difficultés à d’intégrer, des rapports entre hommes et femmes ou de tensions avec les locaux. Le Middle East Media Research Institute (MEMRI) a fait l’inventaire des critiques émises via Twitter, rapidement censurées par Daesh. Première difficulté, la nourriture « dégoûtante ». Un Belge écrit : « Quand je suis arrivé, je leur ai tout de suite dit que je n’aimais pas la cuisine arabe. Ils m’ont forcé à manger un plat appelé « bacha ». Répugnant ». Green Bird Of Dabiq, une djihadiste russe, évoque le café imbuvable : « Quelquefois le Starbucks me manque. » Certaines font part de la difficile cohabitation entre Occidentales et Syriennes. « Si j’entends encore une muhajira occidentale critiquer les sœurs arabes, je vais perdre la tête. Si vous n’aimiez pas la culture arabe, vous n’auriez pas du venir. Vous risquez d’annuler votre hijra », poursuit la Russe. Une Britannique appelée Oum Rayan se plaint d’une Syrienne qui la critique, elle et sa sœur australienne, en pensant qu’elles ne parlent pas l’arabe. D’autres évoquent le manque d’hygiène et le manque d’éducation des Syriens. Les Occidentales se plaignent aussi des standards de beauté dans la région. Une future djihadiste demande sur Twitter si elle peut se faire coiffer avant de partir en Syrie. Une femme déjà sur le terrain lui conseille de ne pas fréquenter les salons de beauté syriens car « leur style ici est n’est pas joli et leur maquillage les fait ressembler à des clowns. »
Les rapports hommes-femmes posent aussi problème à ces Occidentales peu habituées à l’inégalité entre les sexes. Beaucoup, rapidement veuves, dénoncent les pressions fortes exercées pour qu’elles se remarient rapidement. Une Suédoise se plaint du manque de respect des hommes dans la rue : « Je suis fatiguée par les muhajirin. Les femmes ne peuvent faire ci ou ça. Quel est le but ? » Ses tweets ont vite été effacés par l’organisation.
I know it may be shirk but sometimes I do miss Starbucks. The coffee here is beyond wretched. ?
— GreenBirdOfDabiq (@GreenBirdDabiq) 12 Mai 2015
A few photos of me serving tea in a fancy set. pic.twitter.com/36C3nQsnlj — GreenBirdOfDabiq (@GreenBirdDabiq) 7 Septembre 2015