Pédopsychiatre renommée et vice-présidente de l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE), Ghizlane Benjelloun a été désignée “Personnalité 2024” de l’ONU Maroc en reconnaissance de son engagement de longue date en faveur de la santé mentale des enfants et la promotion de leurs droits. “Cette distinction par toutes les agences onusiennes du Maroc est clairement honorifique. C’est plus un hommage aux valeurs que je prône et qui sont universelles”, nuance-t-elle avec humilité. “Aussi, je la dédie aux enfants et aux adultes qui s’engagent pour leurs droits.” Professeure agrégée en pédopsychiatrie et cheffe de service au Centre Hospitalier Universitaire Ibn Rochd de Casablanca, Ghizlane Benjelloun n’est pas devenue pédopsychiatre par hasard. “Mon ami, le Pr Bernard Golse dit qu’on a dû être des bébés particuliers pour choisir ce chemin”, confie-t-elle. “Il évoque ainsi toute la place que prend dans notre vie les traces de notre vécu intra-utérin et nos premiers liens d’attachement durant nos premières années…”
Passionnée et active, Ghizlane Benjelloun a multiplié, au fil du temps, les engagements : membre-fondatrice de l’association Rajae, membre fondateur et ancienne présidente de la société marocaine de pédopsychiatrie et professions associées, membre du conseil d’administration du Bureau International des Droits de l’Enfant (IBCR) et de celui de l’AEPEA (Association européenne de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent), membre de l’association internationale “la cause des bébés”, membre du conseil d’administration de l’Union Nationale des Femmes du Maroc, et, depuis septembre 2023, vice-présidente de l’ONDE qui est présidé par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem. “C’est un paradoxe, mais plus on fait de choses, mieux on les fait”, justifie cette spécialiste qui mène de front toutes ces initiatives. “On apprend à être efficace et efficient. Lorsqu’on croit en ce qu’on fait, on trouve les ressources en soi pour continuer et persévérer malgré la fatigue, les tourments et les moments difficiles.” Et d’enchainer: “Je pense avoir toujours été engagée, c’est un état d’esprit, une valeur, un non-choix.”
Figure incontournable dans son domaine, Ghizlane Benjelloun alerte sur le manque de spécialistes. “Même si la formation des jeunes s’accélère, il n’y a pas assez de pédopsychiatres et de centres dédiés au vu de la prévalence des troubles mentaux chez l’enfant (20%) et de l’importance de la prise en charge et de l’intervention précoces pour ne pas dire précocissimes (en période périnatale)”, appuie-t-elle, rappelant au passage l’importance du bien-être mental pour l’avenir de la société.