Sept questions pour prendre sa carrière en main !

À la veille du nouvel an, nous avons toutes une grosse envie…de changement ! On voudrait bien que l’année qui s’annonce ne soit pas un remake de celle qui se meurt ! On a des rêves d’accomplissement et d’épanouissement plein la tête. Des hésitations aussi. Bref, le syndrome du nouvel an frappe de nouveau. Une mini-crise existentielle se profile à l’horizon… Savez-vous formuler les bonnes questions ?

Quel a été mon apport ?

Même lorsqu’elles sont en pleine transition de carrière, nombre de personnes sont incapables de nommer leurs réalisations. Pourquoi ? Simplement parce qu’elles maîtrisent tellement leur tâche que cette dernière a fini par leur sembler naturelle. Un gestionnaire pourrait dire que son travail n’a rien d’extraordinaire. Mais en approfondissant l’échange, on apprend qu’il dirige une centaine d’employés et gère un gros budget. Une bonne façon de prendre conscience de ce que l’on sait faire est de l’expliquer à une personne totalement étrangère au domaine. Par réalisation, on entend aussi une performance continue, ou encore la résolution de problèmes. Reconnaître ses propres réalisations permet non seulement de ressentir une satisfaction méritée mais de se mesurer avec justesse. Le rythme de travail est de plus en plus effréné et les défis d’aujourd’hui effacent vite les dossiers rondement menés hier. Un conseil : s’imposer une discipline en notant ses réalisations mensuelles dans un carnet de bord, dans son agenda papier, bullet ou électronique. Et garder une trace de ses réalisations.

Qu’est ce que j’ai appris ?

Pendant la période d’apprentissage au sein d’un poste, tout est nouveau et on apprend chaque jour. Mais aujourd’hui, il n’existe pratiquement plus d’emplois où l’on peut se croiser les bras. Les procédés de fabrication et les méthodes de travail évoluent continuellement. Le travailleur d’aujourd’hui, qu’il soit artisan, col blanc ou col bleu demeure un éternel apprenti. Quiconque n’est pas à jour dans les connaissances reliées à son métier de base est en danger. Mais attention, point trop n’en faut préviennent les spécialistes. Certain (e) s, à trop vouloir élargir leurs compétences, multiplient les formations et oublient de tenir à jour leurs connaissances de base. Se fixer des objectifs de formation réalistes demeure la meilleure des stratégies. Il faut aussi rester vigilant et se demander si l’employeur offre des possibilités de développement. Rappelons que l’employeur a l’obligation morale -à défaut d’être légale- d’aider ses salariés à se perfectionner.

Ai-je  suffisamment alimenté mon réseau de contacts ?

Quand on occupe le même emploi depuis quelque temps, on finit par négliger son carnet d’adresses. Pourtant, il est important de rester branché sur son domaine d’activité, en fréquentant congrès, colloques, salons et autres évènements. Les réseaux sociaux permettent aujourd’hui, en un clic, d’étoffer son carnet de contacts. De bons contacts permettent de suivre les tendances du secteur et les mouvements de personnel. Quand la passion du métier est au rendez-vous, même les plus timides plongent au cœur d’une discussion animée et prennent plaisir à  partager leur expérience, à faire du réseautage, en somme !

Lier de nouveaux contacts, c’est bien, ne pas négliger ceux que l’on a déjà tissés est vivement recommandé. Il faut donc régulièrement revoir sa liste de contacts en effectuant un tri stratégique en fonction de l’évolution de sa carrière.

Ai-je trouvé un équilibre entre ma vie privée et ma vie pro ?

Il n’y a pas une seule façon de trouver l’équilibre mais plusieurs. Observer ce que sont devenus ses copains de promo est un bon indicateur pour appréhender cette question d’équilibre. Le major de la promo est passé à côté de la réussite professionnelle. Le second s’est construit une carrière en béton. Deux copines de jadis occupent à peu près le même poste que vous mais sont mieux payées ! Plusieurs végètent…Cet exercice permet de dégager une tendance dans laquelle le versant perso a autant de poids que le versant  pro. C’est normal que le second de la promo caracole en tête de la liste des carrières qui font rêver : il est toujours célibataire. Sans vie de famille, c’est plus facile de soigner son plan de carrière ! Il faut beaucoup de courage pour respecter son équilibre de vie. Haro sur la culpabilité donc ! La culpabilité qui frappe la gent féminine dans des proportions bien plus grandes que celles observées chez les hommes. Nombreuses sont celles qui se sentent coupables de passer de longues heures au boulot, mais également coupables quand elles prennent du temps avec leurs enfants ! Toujours se rappeler que la culpabilité est mauvaise conseillère et n’est pas toujours une conséquence de l’intransigeance d’un employeur trop exigeant !

Suis-je à la bonne place ?

Interrogez votre motivation et votre ambition de départ. Jaugez ce qu’elles sont devenues au fil des années. Cela fait quelques mois que vous vous extirpez péniblement du lit chaque matin pour aller au boulot ? C’est un signe, un tantinet flagrant, de votre manque d’entrain. Osez-vous poser la question qui fâche : suis-je à la bonne place ? Vous n’osez même pas formuler la question, la conjoncture est au repli, le chômage menace ? Formulez-la quand même. Comment savoir si on est à la bonne place ? D’après cet expert en relations humaines : “la bonne place c’est celle qui met vos forces en évidence et garde vos faiblesses à l’ombre”. C’est une piste pour enclencher la réflexion…

Un changement a-t-il eu lieu au travail ?

Trois choses peuvent évoluer dans le milieu professionnel : l’environnement du travail ; la nature de la tâche à accomplir et soi-même. Illustrations : une maman ou un papa peut changer de priorités et décider de ralentir son rythme au boulot pour mieux s’occuper de ses enfants. Une  ingénieure de conception, après avoir implanté un système d’information qui change totalement l’organisation de travail dans sa firme, peut détester la routine qui s’installe et qui rend sa tâche plus administrative que créatrice. Un nouveau patron prend les rênes et instaure un nouveau mode de management basé sur la concurrence alors qu’auparavant le fonctionnement de la boîte s’étalait plutôt à l’horizontale et la solidarité constituait une valeur cardinale de l’entreprise… Ces changements peuvent amener les employés à vouloir tout laisser tomber. Après réflexion, à froid, des candidats au changement radical se rendent compte qu’ils se sentiraient mieux en changeant de poste à l’intérieur de la même firme. D’où l’importance de comprendre la source du malaise.

Si je pouvais changer d’emploi, où irais-je ?   

Passez en revue les postes que vous avez occupés à date, les responsabilités qu’on vous a confiées, les moyens qu’on a mis à votre disposition, ce que vous en avez fait. Faites une synthèse et établissez la liste de vos compétences et voyez comment vous pouvez les transférer dans un autre emploi. Passez en revue vos intérêts personnels. L’objectif sera de trouver une façon de vous accomplir dans un autre environnement professionnel. Beaucoup de personnes ont peur d’exprimer ce qu’ils sont. Même s’ils se sentent mal, ils gardent un profil bas. Ils travaillent mécaniquement, sans enthousiasme, sans entrain. Or, les médecins de travail sont unanimes : à trop essayer de se couler dans le moule, on finit par s’épuiser physiquement et/ ou moralement. Le rendement finit par s’en ressentir. L’estime de soi baisse. Le  bon choix de carrière est celui qui permet de travailler en respectant ses valeurs. Si on endure trop longtemps un poste ou une culture d’entreprise qui ne nous convient pas, on finit par perdre son âme même si on bénéficie d’un bon salaire. Le corps finit par mettre le holà en multipliant les malaises ou les symptômes psychosomatiques. υ

Nos remerciements à madame Monique Tahiri, spécialiste en santé de travail.

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