Samira Kadiri, une voix en or

Samira Kadiri est assurément l'une des plus belles et exceptionnelles voix arocaines, mais elle est aussi LA soprano du pays ! Artiste engagée, maintes fois primée...

pour la cantatrice, ’art et la culture sont une seconde nature. Sa carrière n’est animée que par un seul désir, profond : faire connaître la richesse et la diversité du patrimoine culturel marocain, et instaurer un   dialogue entre les cultures, les siècles et les générations. Au Théâtre de Verdure, la chanteuse d’art lyrique a donné un concert intimiste et vibrant au point de vous en donner la chair de poule. Comment s’est  passée votre rencontre avec le public de Timitar ? C’était une très belle rencontre, avec un nouveau public. C’était d’autant plus exceptionnel pour moi que c’est aussi la première fois que je chantais en berbère. J’aichoisi de chanter en berbère du Souss, du Moyen Atlas, mais aussi en berbère kabyle, afin de rendre hommage à trois femmes exceptionnelles qui ont combattu lors de la guerre d’Algérie. J’ai présenté aupublic de Timitar une nouvelle création artistique, “Rythmes de mémoire”, que je présentais pour la  première fois en compagnie de maîtres de traditions musicales  originaires de différents pays d’Orient etd’Occident. Nous avons interprété des chants traditionnels du Maroc, d’Algérie, de Grèce, de Serbie, de  Bulgarie, d’Espagne, d’Irak, de Turquie… et lorsque je chante, par exemple, en berbère du Souss, il s’agit en fait d’un chant traditionnel arménien. Nous avons en fait essayé de travailler sur le thème des chants  de montagnes et de faire voyager le public au gré de ces mélodies. Sur scène, chacun apporte un peu de  ses traditions et grâce à la musique, nous nous rapprochons et arrivons à créer un véritable dialogue. Une chose est sûre, le fait de chanter en berbère m’a ouvert de nouvelles perspectives et j’ai hâte d’intégrer  cette langue à un nouveau projet musical. Vous interprétez aussi de la musique antique et chantez des  langues oubliées comme le ladino-haketia, l’aljamiado ou la Langue d’oc… Comment expliquez-vous  votre engouement pour les dialectes anciens ? Pour moi, la musique est une autre langue. Je chante dans  des dialectes anciens, mais le public comprend tout de même car quand il écoute cette musique, il ressent  son appartenance à cette culture. La musique touche directement le coeur des gens. En tant que  musicologue et chercheuse, j’ai toujours voulu fouiller dans cette mémoire collective. On me demande souvent si je suis attirée par le chant ou par la recherche… En fait, j’ai besoin de monter des projets, de  creuser dans la mémoire et dans mon histoire. Notre civilisation est très riche et nous a laissé beaucoup de traces de sa grandeur d’une rive à l’autre de la Méditerranée. J’aime dépasser les frontières pour aller à la  découverte des vestiges de cette civilisation. Vous êtes une femme d’art, de culture, engagée et plusieurs  fois primée. Qu’est-ce que ça vous fait d’être considérée comme l’ambassadrice marocaine de l’art lyrique  à travers le monde ? Quand l’artiste s’engage, il éprouve une satisfaction intérieure. Etre primé rend plus  audacieux et ouvre la porte à de nouveaux projets. Y a-t-il un avenir pour l’art lyrique au Maroc ? Au  Maroc, nous n’avons pas la tradition de l’art lyrique, la musique que je pratique, mais l’essentiel est  d’exploiter notre patrimoine car il donne à voir un panorama de tout le pays. Au Maroc, nous avons de très  belles voix mais malheureusement, elles pratiquent cet art à l’étranger. Pour ma part, ce qui a fait  ma particularité, c’est de faire de l’art lyrique en chantant en arabe. J’ai exploité ma richesse au niveau de  l’ornementation car nous avons, nous les Marocains, des qualités de voix que les autres n’ont pas. J’ai mis en avant ma technique vocale lyrique en la mêlant à une saveur marocaine, berbère et andalouse. Cela a  grandement facilité le contact avec le public et c’est à coup sûr ce qui a éveillé sa curiosité. Aujourd’hui, je  suis tout de même optimiste et je pense que l’art lyrique a sa place au Maroc. La preuve, c’est que je  commence àme produire de plus en plus dans des festivals à travers le pays. L’essentiel est de faire valoir  otre particularité. 

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