Réussir sa période d’essai

La période d’essai dans un nouveau poste est à fort enjeu. En effet, une jeune recrue doit démontrer son implication et sa grande adaptabilité. Scrutée sous toutes les coutures, on a donc intérêt à assurer en évitant de tomber dans quelques pièges grossiers.

Sésame pour job tout neuf, la période d’essai est une épreuve décisive qui aboutit à ce que l’employeur vous passe in fine la bague au doigt… Ou pas ! Sa durée légale ? Trois mois renouvelables une fois (pour les cadres et assimilés) au terme desquels l’employé devient titulaire devant la loi. Par contre, pendant cette phase de mise en jambes réciproque, chacune des deux parties peut rompre volontairement le contrat de travail, sans préavis ni indemnité. Si la perspective s’annonce un tantinet angoissante pour n’importe quel salarié, sachez que la plupart du temps, on ne peut pas échapper à cet examen blanc. Ainsi, seuls quelques rares profils élus, dûment chassés, sautent la case “période d’essai”. Donc, oui, du fait de vos compétences métier, vous avez gagné le droit d’occuper ce poste-ci. Mais attention qu’il ne se mue pas en siège éjectable ! Le challenge  présent consiste à convaincre sa hiérarchie du bien-fondé du recrutement, en apparaissant comme la bonne pièce manquante du puzzle. Comportements, interactions avec la hiérarchie et les collègues, adhésion au système de valeurs de l’entreprise, niveau de performance, tout doit concourir à offrir l’image la plus positive possible…

Prendre une longueur d’avance

Se préparer à prendre ses nouvelles fonctions incite à faire preuve d’anticipation. Entre la signature du contrat et le premier jour de travail, on récolte un maximum d’informations sur l’entreprise qui recrute : organigramme, hiérarchie, pratiques, méthodes de travail, activités, concurrents etc.  Une femme avertie en vaut deux… Novice, oui mais pas ignare ou tombée de la branche !

Soigner la première impression

Comme dit l’adage, on n’a qu’une seule occasion de faire une bonne première impression. On doit donc débarquer sous son meilleur jour possible, reposée et détendue (pas d’excès la veille), et surtout pas en retard. Accueillie par son chef direct, on est présentée aux équipes. Lors du premier contact, tachez d’être souriante, polie, avenante et de mettre des prénoms sur les visages. Partez à la découverte de chaque collaborateur pour bien comprendre la fonction de chacun, en n’hésitant pas à poser des questions et à manifester de l’intérêt pour les uns et les autres. Si on vous cuisine sur votre parcours, ne versez surtout pas dans le prétentieux sous prétexte que vous sortez d’une grande école ou que vous avez déjà une longue expérience à votre actif. Pour les timides, des efforts sont à consentir en s’abstenant de raser les murs ou de rester dans son coin : il est au contraire important de se sentir pleinement légitime dans le poste. Du reste, affabilité, enthousiasme envers l’entreprise et son business vous feront gagner des points, mais il convient aussi de les conjuguer avec une certaine neutralité dans les rapports interpersonnels. Inutile de verser dans le trop plein de familiarité  ou de fouiner dans les jalousies et inimités des différents clans. Les affinités viendront plus tard…

Être rapidement opérationnelle

Aïe, montée d’adrénaline ! On n’a pas eu le loisir de prendre ses marques qu’on doit descendre dans l’arène tout de suite ! Pour ne pas se faire gagner par le stress, une mise au point avec le n+1 s’impose : quelles sont ses attentes ? Missions et priorités de la fonction doivent être clairement définies et les échéanciers établis. C’est l’occasion de proposer des choses, de donner votre avis, de prendre des initiatives. Preuve s’il en est de votre degré de motivation. Attention, néanmoins ! S’il est bien vu de faire montre d’une certaine autonomie, on attend aussi que vous communiquiez sur ce que vous faîtes, avec des mises au point régulières. Quitte à vous “planter” et à commettre des fautes de débutante. Car l’erreur consisterait à glaner “les bons tuyaux” chez les collègues de peur de se frotter aux foudres du manager. Or, contrairement à ce qu’on croit, la hiérarchie n’est pas là pour vous couper l’herbe sous le pied mais pour éclaircir zones de flou ou incompréhensions. Le manager jouera le rôle de coach. Certes, on ne s’inscrit pas dans un rapport de prof à élève, mais une critique sur votre travail, quand elle est constructive, se justifie. Exit les susceptibilités mal placées !

Par ailleurs, préparez-vous à beaucoup donner dans un premier temps avec une charge de travail conséquente et diversifiée sur pas mal de fronts (test de vos capacités organisationnelles, de la possibilité de vous déléguer des responsabilités…). Cette phase particulière doit être intégrée comme un apprentissage et un bizutage utile où l’inexpérience est compensée par de l’énergie à revendre.

Un round d’observation réciproque

Y’a pas photo : en période d’essai, on se fait jauger et juger. Sur l’efficacité et les résultats, sur l’attitude comportementale globale, la motivation, la propension à s’ajuster aux équipes, la gestion du temps.

Sous le feu des projecteurs, rester soi-même s’avère, malgré tout, l’option la plus payante. En l’espèce, garder son naturel et sa personnalité tout en se pliant aux codes en vigueur. Bingo ! à travers vos propres observations cette fois-ci, tentez de percer à jour la culture de la boîte et de vous en imprégner. Au niveau vestimentaire, notez si les gens s’habillent décontracté ou plus formel. Tutoiement ou vouvoiement ? Quelle est la fréquence des pauses dans la journée ? Quels sont les horaires ? Histoire de ne pas nager à contre-courant, on se cale sur ses coreligionnaires et on s’adapte aussi aux rituels déjà en place : pas la peine de rester plantée dans votre coin avec votre salade, si, à midi, tout le monde va se restaurer à la cantine de l’entreprise… Un pot entre collègues est prévu ce soir ? Hop, on soigne son relationnel et on va à la rencontre des autres !

Confirmée ou recalée ?

à la fin de la période d’essai, le débriefing avec le n+1 débouche sur trois voies possibles : la transformation en embauche ferme, le renouvellement du bail provisoire ou la rupture définitive. Et dans ce dernier cas de figure, c’est la personne salariée elle-même qui, après avoir «essayé» le job, peut décider de mettre les voiles, pas convaincue par la culture managériale, les valeurs dominantes ou le poste en question. Si on avait d’autres pistes en vue avant d’intégrer cette entreprise, mieux vaut donc les garder sous le coude pour la suite. 

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