quand la mariée a le blues….

Beaucoup de mariés seraient frappés par un mal étrange qui les plonge dans une déprime abyssale juste après les noces. Ce syndrome, appelé wedding blues,toucherait surtout les femmes, au même titre que le baby blues.Un phénomène qui demeure encore tabou. Décryptage. PAR FATIMA HAÏM

Le jour J est enfin arrivé ! La célébration d’un rituel où l’émotion et la fête sont à leur apogée… Et pourtant, une fois les festivités terminées, il semble qu’un tiers des mariées soient victimes de dépression. A l’instar de Cendrillon, dont le carrosse redevient citrouille après les douze coups de minuit et qui se retrouve bredouille dans ses haillons une fois la magie du bal finie, les jeunes mariées aussi, vivent parfois ce retour brutal au quotidien avec beaucoup d’angoisse. Ce phénomène, encore tabou, touche majoritairement les femmes et ne serait pas si isolé que cela. Les hommes aussi sont concernés, mais avant le mariage ! Si peu d’épouses osent s’épancher sur leurs états d’âme post-mariage, c’est surtout parce qu’elles ont peur de se heurter à l’incompréhension des autres. Comment le plus beau jour d’une vie peut-il déclencher chagrin et vague à l’âme ? Il est mal perçu de se plaindre, car dans l’esprit de tous, mariage rime forcément avec bonheur. Du coup, peu ont la force de vider leur sac et d’exprimer le désarroi qui les agite.

Une déprime aux causes multiples… 

Tel un marathon, un mariage se prépare au moins un an à l’avance, pour les plus romanesques. Une période au cours de laquelle la future mariée s’investit pleinement dans la course aux préparatifs afin d’organiser l’événement dont elle a toujours rêvé. Mais, une fois que toute cette dynamique prend fin, beaucoup se disent submergées par un sentiment de vide, un certain désœuvrement. Effectivement, quand la pression est relâchée, le retour à la réalité peut être violent pour toutes celles qui ne s’étaient pas préparées au quotidien, ou qui considéraient le mariage comme un but, une finalité. “Le wedding blues est généralement la conséquence de ces mariages qui sont envisagés comme un aboutissement, soit la conclusion d’une vie de jeune fille ou de jeune homme”, explique la psychanalyste Sophie Cadalen. Selon elle, le surinvestissement dans l’organisation d’une cérémonie occasionnerait cette déprime, ce qui compliquerait le retour au quotidien après avoir été le roi ou la reine d’un soir. Telle une star qui retombe brutalement dans l’anonymat après avoir connu la gloire, la mariée a envie de prolonger la magie de la fête… “Je me suis investie pendant toute une année afin de mettre sur pied le mariage dont j’avais toujours rêvé, raconte Saïda, 40 ans.J’ai tout géré, jusque dans les moindres petits détails, ne déléguant à personne mes tâches. Une fois les réjouissances finies, je n’éprouvais plus d’intérêt pour le quotidien. J’avais l’impression d’un grand vide. J’étais mélancolique et n’avais plus goût à rien. J’ai déprimé, sans pour autant trouver des explications rationnelles à mon état. Je me sentais désœuvrée après toute cette pression que je m’étais infligée ; comme si j’avais atteint un but et que je n’avais plus rien à planifier et préparer. Cet épisode dépressif a duré deux ou trois mois, une période qui m’a permis de réaliser que la vraie vie à deux commençait avec le mariage. J’avais tellement idéalisé cette cérémonie qu’elle a pris le dessus sur l’essentiel : le début d’une vie de couple.”

Comment reconnaître les signes du wedding blues ?

Les “depressed brides”sont unanimes : elles disent toutes éprouver une sensation de vide, un sentiment de tourner en rond, de la solitude mêlée à de la mélancolie… Elles ont tendance à se couper du monde, à scruter inlassablement l’album photo du jour J en passant au crible le moindre défaut. Accessoirement, elles ne supportent plus leur mari et sont assaillies de doutes qu’elles ne peuvent expliquer : “Est-il réellement fait pour moi ? N’ai-je pas fait une erreur en l’épousant ?”Loin d’être un aboutissement, le mariage est surtout le début d’une nouvelle aventure à deux, encore plus excitante que l’étape qui le précède. La désillusion guette tous ceux qui le considèrent comme une “assurance”, un gage d’amour pour toujours. Une conception fictive qui a de quoi alimenter le blues post-cérémonie. Un peu comme si cette union sonnait le glas d’une certaine insouciance… Pourtant, il n’est pas supposé combler un vide, ni apaiser les angoisses et les doutes.

Le célibat est désormais révolu ! 

Au cours de ce passage “obligé” en cellule de dégrisement, où l’ambiance n’est plus vraiment à la fête mais plutôt à la “soupe à la grimace”, l’époux ou l’épouse fait un terrifiant constat : il ou elle est bel et bien marié(e) ! Désormais, il ou elle a la corde au cou ! Ce statut peut donner le bourdon à certains. Fini le temps frivole où vous n’aviez de compte à rendre à personne. Aujourd’hui, vous devez apprendre à composer avec votre moitié. Et certains ont parfois du mal à faire le deuil de leur liberté… “Après mon mariage, il est vrai que j’ai déprimé pendant plusieurs mois sans trouver d’arguments valables à mon état, raconte Hanane, 33 ans.J’aimais l’homme que j’ai épousé et notre vie à deux démarrait sous les meilleurs auspices. Mais au fond de moi, je savais que j’avais à faire le deuil de ma liberté. Fini le temps où je partais sur un coup de tête en voyage avec mes amis, les séances shopping qui me laissaient sur la paille, les longues soirées passées devant la télévision à regarder des séries… Je devais apprendre à penser pour deux. A peine mariée, je me suis sentie immédiatement nostalgique de cette vie de célibataire, car j’étais très indépendante avant.”Un blues qui dure le temps de s’adapter à sa nouvelle vie, et de procéder à quelques réajustements… â—†

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