Openchabab, de programme à mouvement

Porté par la maison d’édition casablancaise En Toutes Lettres, le programme Openchabab, proposant des formations aux valeurs humanistes, au journalisme d’investigation, à la traduction en sciences humaines et sociales, veut élargir son champ d’actions et se transforme en mouvement.

Au vu de l’engouement pour les formations  proposées, le programme Openchabab se structure en mouvement. Initié grâce à une subvention d’amorçage de CFI Développement médias, cofinancé par l’Union européenne, la Fondation Samir Kassir, IREX Europe, FMAS et Leaders of Tomorrow et poursuivi avec le soutien de l’Ambassade de France, le programme Openchabab a réalisé cinq sessions bénéficiant à une soixantaine d’étudiants en journalisme, de journalistes débutants, d’acteurs de la société civile de moins de 35 ans, sensibilisés aux valeurs humanistes et au journalisme d’investigation à travers un réseau d’experts de la maison d’édition En Toutes Lettres.  Une sixième session a porté sur la traduction collaborative. “Aujourd’hui, le programme Openchabab nous échappe, confie Kenza Sefrioui, initiatrice de ce programme aux côtés de Hicham Houdaïfa  et cofondatrice de la société d’édition casablancaise En Toutes Lettres. La demande et l’envie de la jeunesse le prouvent. Aussi, en transformant le programme en mouvement, nous comptons élargir notre champ d’actions en touchant davantage de jeunes”. Comment? “En créant par exemple des clubs dans les universités qui seront portés par nos jeunes. Car nombreux de nos lauréats sont étudiants en master ou doctorants. Nous serons là pour leur proposer notre expertise à travers notre réseau  de partenaires composé de journalistes confirmés, de chercheurs universitaires et d’acteurs de la société civile.”

Pépinière d’auteur(e)s

“Sans un véritable travail sur les valeurs, nos sociétés ne pourront jamais passer le cap de la modernité”, avaient expliqué Hicham Houdaïfa et Kenza Sefrioui, lors du lancement du mouvement Openchabab le 8 juin 2022 à l’association Hadaf à Rabat, appuyant qu’“il n’est pas possible d’envisager l’avenir sans une réflexion en profondeur sur ce qui est de nature à émanciper l’individu et le citoyen, sur ce qui peut libérer les forces vives de la société”.

Le mouvement poursuit l’objectif du programme : former les jeunes à l’esprit critique, luttant ainsi contre la désinformation, les ravages des fake news, mais aussi l’obscurantisme et les inégalités. Pépinière d’auteurs, le programme a aussi été le fruit de trois ouvrages collectifs entre jeunes bénéficiaires et journalistes confirmés, un quatrième sur “Les métiers de la discrimination” étant en préparation. Le mouvement, ainsi que la multiplication des clubs en université, permettra par ricochets une plus large couverture des thématiques d’utilité publique comme l’environnement, les migrations, la place de l’enfance. “Des sujets capitaux qui sont peu ou pas assez développés dans les médias”, comme le note Kenza Sefrioui. Et d’enchaîner : “Les jeunes ont une connaissance de ces sujets à leur niveau. C’est pourquoi, il est très intéressant de les former aux techniques du journalisme pour qu’ils puissent la développer et la concrétiser à travers des papiers”. Un mouvement aux objectifs ambitieux qui ne pourra se faire qu’avec le soutien de bailleurs de fonds. “Le mouvement sera une œuvre citoyenne, lâche l’éditrice. L’expertise enseignée permettra d’affiner la connaissance de cette jeunesse, de ces citoyens responsables et conscients. Ce sont nos futurs journalistes, chercheurs et cadres de la société civile que nous formons et que nous voulons faire travailler ensemble.” 

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