Masculin n’est pas macho !

Tous les hommes ne sont pas machos, mais dans les sociétés traditionalistes, la limite entre virilité et phallocratie est souvent floue. Consacré par l’éducation et l’environnement, le dénigrement du féminin est non seulement le fait de l’homme, mais aussi de la femme…

Dans nos sociétés conservatrices et à l’évidence phallocentriques, le culte de la masculinité est tel que l’expression de la virilité est admise, voire encouragée par tous. Être un homme impose un certain code comportemental qui, même poussé à l’excès, reste parfaitement accepté. Force, contrôle, capacité de décision, puissance sexuelle…, des valeurs communément masculines qui doivent se dégager de toutes les actions quotidiennes de la gent masculine, depuis les décisions stratégiques de haute importance jusqu’aux blagues entre potes sur une terrasse de café.

Dans un esprit de surenchère, il arrive souvent que des hommes dépassent les bornes et tentent de glorifier leur masculinité en dénigrant celles qui en sont dépourvues. “Tâches de femmes” ; “paroles de femmes” ; “force de femmes” ; “discussions de femmes”… tout ce qui n’est pas masculin est de moindre qualité, pertinence ou importance. Évidemment…

Mais au-delà de la concurrence entre “mecs”, un macho voue une aversion naturelle pour la femme… même quand il la désire profondément. C’est même souvent cette attirance inquiétante qui engendre des réactions démesurément agressives.
Quoi qu’il en soit, hommes et femmes sont incapables de percevoir les limites floues entre virilité et machisme. Il est donc indispensable de définir ce dernier pour lever cette confusion, mais surtout pour permettre à ces messieurs de s’épanouir… sans nous égratigner.

Le macho a peur

“Le machisme est une tendance à croire profondément en la supériorité du sexe masculin et de sa prédestination à des fonctions nobles telles que la réflexion, la stratégie, la décision et toutes les manœuvres de force. Ce qui implique que la femme doit se charger de toutes les tâches subalternes, les seules que lui permettent sa force physique et ses aptitudes mentales”, explique Omar Bennani, psychologue et coach.

De ce fait, la définition identitaire de l’homme commence par le rejet de ce qu’il n’est pas. “Dévaloriser le féminin n’est en fait qu’une manière désespérée de s’identifier en se défendant de ce qu’on n’est pas. Si la femme est faible et que je suis fort, je dois prouver ma force et ma supériorité en la dénigrant, en l’importunant dans la rue, en la sermonnant à la maison ou en faisant des blagues grivoises au travail”, renchérit-il.

Une ségrégation d’autant plus ancrée que les croyances religieuses sont le plus souvent interprétées de manière à consacrer la suprématie des hommes. “Dans les sociétés marquées par la profondeur des croyances religieuses, le machisme est non seulement présent mais admis comme normal par les hommes et les femmes, en raison de la nette prévalence masculine dans les textes sacrés. La prophétie n’a d’ailleurs jamais été le fait des femmes”, étaye le psychologue.

Il n’est donc pas étonnant de constater que certaines, nombreuses, vont au-delà de la simple conviction pour colporter elles-mêmes ces certitudes machistes. “Ceci est beaucoup plus puissant dans des sociétés traditionnelles. Le travail de Claude Steele, professeur émérite de l’université de Stanford, sur “la menace du stéréotype” nous explique cela aisément. Il soumettait un groupe d’hommes et de femmes à un examen en précisant que ces dernières obtiennent le plus souvent de moins bonnes notes. Un autre groupe témoin ne recevait aucune remarque. Les résultats prouvaient que dans le groupe soumis à la “menace”, les femmes avaient effectivement de mauvaises notes, contrairement à l’autre”, nous explique le psychologue.

Ainsi, dans une société qui consacre la supériorité masculine dans tous les aspects de la vie, la menace est permanente. La femme finit non seulement par croire à son infériorité, mais la soutient pour justifier son manque de combativité ou sa démission de certaines sphères.

La faute aux dames

Si le machisme est aussi problématique pour les femmes que les hommes, pourquoi persiste-t-il à sévir malgré la modernité, l’instruction et le progrès économique et scientifique ?

“La société n’a jamais cessé d’être le terrain de la concurrence la plus rude. Le capitalisme déchaîne même les pulsions guerrières des hommes et des femmes. Rien ne se négocie, tout s’arrache dans des bras de fer permanents et ce, à tous les niveaux, aussi bien intellectuel que purement substantiel”, explique Amina Drif, coach professionnel. Si bien que l’éducation continue de consacrer le machisme dans la société du plus fort, du plus performant.

Les recherches sur l’environnement verbal des enfants ont montré que les mères parlaient davantage aux filles qu’aux garçons. Par esprit de solidarité féminine, mais également par ignorance de l’autre sexe, les mères préfèrent élever leurs gamins à l’opposé de ce qu’elles croient être: sensible, fragile, bavarde, superficielle… Le déficit de modèles masculins équilibrés et communicatifs semble également être à l’origine des tourments des hommes. “Si le petit garçon est reconnu et valorisé pour ce qu’il est, et non par son appartenance sexuelle, il n’aura pas besoin de s’affirmer aux dépens de l’autre sexe”, explique Omar Bennani.

Le rôle des femmes dans la transmission et la pérennisation des valeurs machistes réside aussi dans leurs attentes démesurées du partenaire masculin en amour : surévaluer le statut de l’homme revient automatiquement à rabaisser le leur. En outre, la plupart d’entre elles perdent tout intérêt pour l’homme attentionné, doux et gentil. Dans une société où de telles qualités sont perçues comme une faiblesse, il ne faut pas s’étonner de voir les tours de force se multiplier et les bras de fer primer sur l’écoute et la conciliation.

Dans son livre “Comment s’épanouir en couple”, Patrick Fichaux, spécialiste en développement personnel, parle de cet homme “qui sait cultiver sa virilité, est sûr de lui mais pas frimeur, attentionné mais pas collant, indépendant mais pas indifférent, confiant mais pas arrogant, ambitieux mais compréhensif, sensible mais pas fragile, drôle mais pas grossier, protecteur mais pas bagarreur, dur au mal mais pas insensible à la douleur des autres, soigné mais qui n’a pas peur de se salir, galant mais pas intéressé, amoureux mais pas doucereux, romantique mais pas platonique, capable de lâcher prise sans devenir irresponsable,  jeune d’esprit mais pas immature…”. Avant de soupirer de désespoir, il serait temps de combattre ses préjugés de femmes pour permettre à ces messieurs de se débarrasser de l’étau du machisme.

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