Les trois espaces réservés à la programmation de la 15ème édition du Festival Timitar, Signes et Culture ont connu une grande affluence. Les festivaliers ont applaudi des artistes venus d’horizon différents, et porteurs d’un art universel qui embrasse une multitude de sons et d’airs. Nous avons choisi cette fois-ci de nous arrêter surtout sur les voix féminines de cette édition, et de relever le pouvoir magique de ces artistes qui distillent grâce à leur voix, émotion, joie, rêve, révolte, introspection et questionnements.
Le public a été pour sa part attentif aux différents genres véhiculés par ces artistes. Ainsi, l’artiste marocaine Yasmine Hajji a partagé avec le public de Timitar un concert articulé autour de questionnements universels lies à la consommation, la transmission, le rêve et l’oubli. Son spectacle qui conjugue images et sons a plongé l’assistance dans les univers oniriques chers à l’artiste.
La voix exceptionnelle de Cherifa a envoûté son public au cours de la seconde soirée du festival Timitar. Le théâtre de Verdure vibre encore aux sons de sa voix magique qui enchante la poésie amazighe. Ce même soir, deux autres artistes, venue d’Algérie et de Tunisie, ont réveillé une parole engagée qui met la poésie à son service pour chanter les rêves, les joies, les espoirs et les désespoirs. Samira Brahmia et Emel Methlouti ont, en effet, investi la scène avec force, l’habitant avec des chansons aux registres différents mais qui s’assument pleinement. Ainsi, si Samira Brahmia bouscule les codes esthétiques pour faire voyager son art hors des territoires assignés, Emel Methlouti, pour sa part, a offert au public subjugué une musique puissante et sincère, qui transcende les genres, fusionnant harmonies tunisiennes et musique électronique. et c’est ce qui confère un style unique à cette artiste connue pour sa célèbre chanson « Kelmti Horra » (Ma parole est libre), devenue par la suite l’hymne du Printemps arabe…
La troisième soirée a émerveillé encore plus les festivaliers qui ont écouté avec émotion et joie Hadda Ouakki interpréter ses grands succès. Des chansons qui évoquent l’amour, les préoccupations du quotidien, la vie et ses aléas. Une autre artiste, tout aussi brillante a pris le relais pour entraîner le public au coeur du Sénégal. C’est la chanteuse Marema. Née d’un père mauritanien et d’une mère sénégalaise, elle fait de ce métissage sa force. Sa musique mêle en effet les influences traditionnelles aux rythmes contemporains : sans frontière, ses mélodies touchent aussi bien aux sonorités africaines qu’au blues, à la pop et au rock. L’art amazighe révèle toute sa splendeur grâce à Raysa Kaltouma Tamazight et Raysa Fatima Tamanart. Ces deux ambassadrice de la chanson amazighe ont été fortement appréciées par un public conquis.
La troisième soirée du Festival TImitar s’est clôturée par la voix de DJ Sama’. Considérée comme une artiste emblématique de la communauté underground palestinienne, Sama est la première DJ à avoir importé le mouvement techno à Ramallah. Et c’est cet univers, composé de sons électro, techno, house qu’elle a partagé avec le public sur la célèbre Place Al Amal où plus de 80 000 spectateurs étaient réunis. Le spectacle continue ce soir avec deux superbes voix : celle de Dounia Batma et de Zina Daoudia. Nous y reviendrons.