Leçon de chic by Ali Mahdavi

Directeur artistique du Crazy Horse, photographe, plasticien et cinéaste Ali Mahdavi a le goût du beau.

Ce grand amoureux de la féminité ne rate pas une occasion de le montrer et s’est ainsi attiré la confiance d’icônes  telles que Dita Von Teese, Monica Belluci ou encore  Kylie Minogue pour ne citer que ces trois. Des stars qu’il a lookées puis immortalisées par le biais de clichés divinement sophistiqués et délicieusement insolents. Suivons le maître…

Vous vous  refusez à confondre style et élégance, pourquoi ?

L’élégance pour moi c’est une américaine en beige. Elle obéit à des règles, des conventions, une société  alors que  le chic induit certes des codes mais une petite touche de danger et de perversité. Il est lié à la personnalité en fin de compte.

Le chic rime-t-il forcément avec fric ?

Pas du tout ! C’est une idée reçue. Le chic peut se trouver dans la simplicité : Un pull noir, une jupe noire droite aux genoux, un bel accessoire ou une jolie paire de chaussures (pas de compromis là-dessus).  Inutile d’en rajouter ou de dépenser des sommes astronomiques pour un beau résultat.   Quelques  vêtements très bien coupés valent mieux qu’un trop plein d’habits saisonniers.

Comment rendre une silhouette sensationnelle ?

Au moyen d’une tenue très près du corps pour le sublimer. La simplicité reste mon maitre mot. Il faut arrêter de suivre tous les conseils de mode. Optez pour la sobriété en termes de couleurs et de coupes de vêtements puis ponctuez le tout d’un bijou imposant. Evitez les cache-misères aussi. Je vois souvent des femmes rondes  porter des vêtements amples en pensant que ça les affine alors que c’est tout le contraire…

Et de quelle manière faut-il marcher ?

Un peu  comme les danseuses sur une ligne droite imaginaire en croisant légèrement les jambes et en laissant paraître  son énergie et de sa détermination.  Là encore il faut trouver un équilibre. Ni trop, ni trop peu.

Vous êtes très proche de Dita Von Teese, quel est son réflexe beauté ?

Jamais de soleil en été comme en hiver. Elle protège beaucoup son visage et c’est très judicieux.  Sinon, elle ne sort jamais négligée. Quand elle n’a pas le temps de faire ses cheveux, elle mettra un turban, si elle n’a pas le temps de se maquiller les yeux, elle portera des lunettes de soleil mais vous la verrez toujours avec son rouge carmin sur les lèvres.

Vous êtes le directeur artistique de la revue désir au Crazy Horse, à quoi reconnaît-on aujourd’hui la Mahdavi Touch ?

On va dire à une certaine rigueur, une dose de mystère, une intransigeance sur le glamour et à un éclairage qui magnifie les silhouettes. Tout ça bien entendu en m’efforçant de revenir au plus près des codes d’Alain Bernardin, le fondateur du Crazy Horse. J’aime l’évolution pas la révolution.

Parlez-nous des danseuses, ont-elles du style selon vous ?

Elles sont très différentes les unes des autres. Les plus âgées ont su développer le leur, concernant les plus jeunes c’est mon travail de leur apprendre. Au fil du temps elles se transforment, pour devenir plus parisiennes et plus racées.

En parlant de transformation que conseillez-vous en termes de maquillages et de coiffure ?

Je suis un puriste. Un beau trait d’eye-liner et un rouge carmin sont les premiers must. Ne surtout pas redessiner sa bouche, ne pas utiliser un crayon plus foncé que son rouge. Choisissez des tons mats plutôt que des textures brillantes. Le jour il faut axer le maquillage sur les yeux (smokey eyes), le soir on accentuera un peu plus sur les lèvres.  Pour ce qui est des cheveux évitez les colorations trop étranges. Si vous n’avez pas le temps, faites vous un petit chignon de danseuse, s’ils sont longs un brushing raide, des crans. Le choix est large et le Hollywood des années 30 et 50 est là pour inspirer…

La garde robe idéale comprendrait quoi ?

Une robe- chemisier noire, un pull col roulé noir et un autre en V, un pantalon bien coupé droit et très long, un tailleur bien ajusté, une chemise blanche en soie, une belle paire de chaussures plates pour homme  (type Church pour les pantalons), une paire de ballerines, une paire d’ escarpins entre 8 cm et 11cm avec des talons « rentrés »  à la cambrure parfaite (au-delà de 11cm ça détruit la démarche) et enfin un caban.

Vos conseils de dernière minute ?

Trouver son style et s’y tenir.

Mettre son corps en valeur. Soulignez-le, dessinez-le, ne le cachez pas !

Faire dans la simplicité, ne pas trop expérimenter.

Ne pas mélanger, privilégier le total look comme Cheikha Mosa, la reine du Qatar.

Ne pas toujours suivre la mode.

Des chaussures  impeccables (c’est obligatoire).

Ne jamais porter de bas avec des chaussures ouvertes.

Ne pas écouter les conseils des copines mais ceux de son homme.

Toujours s’inspirer de l’âge d’or d’Hollywood ou de l’Yves Saint Laurent des années 70.

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