Le nu s’affiche sans tabou aÌ€ l’IMA

Alors qu'un vent de conservatisme souffle sur le monde arabe, la nudité s'affiche sans tabou à l'IMA, à Paris. Jusqu'au 15 juillet, le corps découvert s'attarde sur le nu dans les arts visuels arabes, du 19ème siècle à aujourd'hui, au travers de peintures, de sculptures et de vidéos pour faire connaître des créations jusqu'ici méconnues du grand public.

Contrairement aux nombreux préjugés véhiculés sur le monde arabe, la représentation du corps aÌ€ travers le nu n’est pas l’avanta-ge exclusif des cultures occidentales, et n’est pas non plus interdit dans l’art. C’est ce que réveÌ€le cette exposition treÌ€s dense et variée, racontant comment le nu est apparu dans la création. De Gibran Khalil Gibran aÌ€ Mohand Amara, en passant par Omar Onsi ou Aram Alban, l’exposition retrace le parcours des artistes du 19eÌ€me sieÌ€cle qui les ont conduits successivement en Italie, en France, en Angleterre et en Espagne, ouÌ€ ils ont pu s’initier et se perfectionner aux Beaux-Arts. Leurs œuvres vont se nourrir des modeÌ€les classiques européens et tous ces peintres vont ensuite mettre aÌ€ profit l’expérience acquise.
“Au début du XXeÌ€me sieÌ€cle, les peintres et sculpteurs arabes ont commencé aÌ€ étudier l’art du nu, suivant les codes des écoles européennes. Leurs productions sont d’abord marquées par la question de l’orientalisme, avec sa cohorte de clichés sur la société orientale, peuplée de harems et de plaisirs voluptueux”, explique Hoda
Makram-Ebeid, commissaire de l’exposition. Progressivement, leurs œuvres vont s’individualiser et une vraie réflexion va émerger autour de la question de l’orientalisme. “Peu aÌ€ peu, ils se sont détachés de cet imaginaire, comme Khalil Saleeby, un Libanais ami de Renoir, qui a peint des modeÌ€les nus dans leur beauté comme dans leur laideur, de façon extreÌ‚mement réaliste…”, poursuit-elle.
MeÌ‚me si le nu féminin domine l’exposition, le corps masculin est aussi treÌ€s
présent. La femme est souvent représentée allongée ou en position lascive sur un divan, une manieÌ€re de tourner en dérision les clichés “orientalistes”. La Marocaine Majida Khattari illustre les différents roÌ‚les culturels du voile aÌ€ travers leur opacité, comme pour mieux souligner l’ambiguïté de cette double image… L’Irakien Adel Abidin, quant aÌ€ lui, voit le corps féminin comme un symbole d’oppression et de fragilité s’opposant aÌ€ l’égoïsme et aÌ€ la brutalité des hommes. Les œuvres exposées ne suivent pas de fil chronologique mais plutoÌ‚t un parcours thématique lié au corps : la beauté, le corps souffrant ou vieillissant, le désir… Le nu y est exposé sous toutes ses formes : photographies en noir et blanc, corps vieillissant aÌ€ travers les clichés du Marocain Touhami Ennadre, l’Irakienne Tamara Abdul Hadi bouscule les idées reçues avec des portraits treÌ€s sensuels d’hommes…
Avec l’impact de la mondialisation de la sceÌ€ne artistique contemporaine sur les cultures non occidentales, le nu est aujourd’hui au cœur des créations de nombreux artistes arabes, en particulier ces dernieÌ€res années. Longtemps restée un sujet tabou, la nudité est relativisée aÌ€ travers cette exposition treÌ€s riche qui traverse un sieÌ€cle de création artistique.

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