Le chantre du caftan

Plus mordu de caftan que jamais, notre animateur-télé national Atik Benchiguer, qu'on ne présente plus, a retrouvé avec enthousiasme le podium du défilé Caftan pour y défendre les couleurs et les lettres de noblesse de ce costume qu'il considère comme une composante à part entière de l'identité marocaine. Rencontre avec un ambassadeur de charme, convaincu et convaincant !

FDM : Vous voilà de nouveau au coeur de l’événement Caftan… Avez-vous autant le trac que l’année dernière ?
Atik Benchiguer : Je me sens plus serein grâce à l’expérience de l’an dernier. J’aimerais à ce titre remercier l’équipe organisatrice qui m’a renouvelé sa confiance pour présenter Caftan. En outre, j’en sais
davantage aujourd’hui sur le caftan, auquel je m’intéresse de manière plus approfondie, depuis qu’on m’a sollicité pour présenter cet événement. J’aimerais aussi ajouter que je suis ravi de co-présenter Caftan avec une Marocaine. Je voudrais souligner que Caftan a fait disparaître la peur et l’angoisse liées à l’épisode dramatique qu’a vécu Marrakech et a montré toute la force des Marrakchis et leur attachement à leur ville.

Après l’exubérance et le côté festif du thème “Circus Bohème” de l’édition précédente, qu’évoque pour vous “Vogue Zaman” ?
L’école bohémienne fait référence à l’occident, alors que “Vogue Zaman” est une thématique ancrée dans les racines de l’histoire du Maroc. Elle comprend un aspect anthropologique et suscite de la nostalgie alors que “Circus Bohème” représentait une ouverture vers le monde. Dans les deux cas, il s’agit d’une
invitation au voyage : dans l’espace pour “Circus Bohème” et dans le temps pour “Vogue Zaman”.

Pensez-vous qu’il soit facile pour de jeunes stylistes contemporains d’opérer un retour aux origines du caftan ?
Dans un contexte où l’on est constamment à l’affût de nouvelles tendances, cela peut s’avérer être un exercice de style difficile. Pourtant, il me semble que ce devrait être quelque chose de facile, voire de “naturel” de se tourner vers le passé, surtout lorsqu’il recèle autant de richesses…

Comment définiriez-vous le caftan de zmane?
Le caftan est une partie intégrante de la civilisation marocaine. Il symbolise l’unité des Marocains et traduit notre attachement à notre culture. Si l’on s’en désintéresse et qu’on le délaisse, on tourne le dos à une composante de notre identité. Personnellement, je regrette que le caftan soit porté de manière quasi systématique avec des chaussures à talons. Je trouve en effet que le cherbil est plus approprié, d’autant que nos artisans font preuve de beaucoup de créativité en la matière. Une dernière remarque : les accessoires anciens, comme les parures de perles, les fibules méritent de ne pas être remplacés par des éléments plus modernes.

Qu’est-ce qui différencie fondamentalement le caftan d’aujourd’hui de celui d’hier ?
Quand on pense au caftan de zmane, on le visualise en noir et blanc, comme dans une photo sépia. Il nous inspire de la nostalgie mais aussi une certaine pudeur. Une pudeur qui est, à mon sens, indissociable
du caftan, et si on omet cet aspect, on le dénature. Le caftan doit être conçu comme un vêtement “intelligent” qui évolue avec son temps en prenant en considération les changements sociaux et les  nouvelles habitudes de vie, mais il ne doit pas tomber dans l’indécence ni dévier de ce qu’il est et symbolise.

Comment voyez-vous son évolution dans une société qui se modernise, voire se mondialise à bien des égards ?
Son évolution passe surtout par les choix de couleurs de plus en plus audacieux que font les stylistes tandis qu’autrefois on se limitait à des couleurs classiques, notamment pour la mariée : le blanc, le vert… J’ai l’impression que le caftan se conçoit de plus en plus comme une toile de peinture dans laquelle son créateur peut introduire des couleurs, mais aussi des influences artistiques. Par ailleurs, les stylistes doivent être particulièrement attentifs à la lumière et à l’image car, de nos jours, l’image est  mniprésente, tout le monde peut prendre des photos à tout moment avec son téléphone portable, par exemple. Pour conclure, je dirais que le caftan connaît de plus en plus de succès hors de nos frontières, et en s’exportant, il ne nous appartient plus de manière exclusive. Nous nous devons de lui rester fidèles…

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