Si certains lient les origines du caftan à l’empire Ottoman, d’autres sources assurent que cet habit d’apparat date de l’époque de la Perse antique, et était alors porté par les Parthes et les Sassanides (3ème siècle avant J.-C.). Et ce n’est que vers le VIIIème siècle que ce vêtement a été introduit dans l’Orient musulman, en grande partie grâce aux califes abbassides qui l’ont adopté. Il est ensuite arrivé en Andalousie dans les valises des Omeyyades.
L’arrivée massive des Andalous au Maroc après leur expulsion d’Espagne vers la fin du XVème siècle, permet à ce costume de trouver de nouveaux adeptes. Il est alors l’habit préféré des notables des grandes cités marocaines, vers le XVIème siècle. Fait dans de belles étoffes importées, le caftan symbolisait alors la richesse de celui qui le portait.
Le caftan se féminise enfin
Au XVIIème siècle, les femmes sont à leur tour séduites par cet habit qu’elles féminisent à souhait. À cette époque pourtant, le caftan, qu’il soit porté par les hommes ou les femmes, était constitué d’une tenue longue et large à manches longues. Il était également ouvert sur le devant, garni de sfifa et âkad. Des broderies en soie d’or ou fils d’argent, des pierreries et de la passementerie en sont les ornements distinctifs.
Un savoir-faire artisanal, préservé en grande partie aujourd’hui encore, permet à cet habit de briller de tout son éclat lors des cérémonies.
À l’orée du XXème siècle, le caftan devient exclusivement féminin. Les femmes arboraient la version luxueuse et richement brodée pour les occasions spéciales tandis que la version plus simple est l’habit ordinaire du quotidien.
Peu à peu aussi, la coupe traditionnelle en T est abandonnée, et des stylistes, de plus en plus inspiré(e)s, ont commencé à revisiter le caftan et à le “moderniser”, tout en veillant à préserver son cachet authentique.
Faisant partie intégrante du patrimoine marocain, le caftan est célébré depuis 22 ans par le magazine FDM qui, chaque année, crée l’événement en organisant un défilé unique en son genre réunissant des stylistes de talent. Le dernier en date a eu lieu le 14 avril dernier.
Il est certain que la préservation de cet habit traditionnel participe à la perpétuation d’un savoir-faire ancestral unique en son genre et de l’identité marocaine.