Samira Kadiri a marqué les Tunisiens lors d’une soirée concoctée à l’occasion du 3ème concert de l’Orchestre national tunisien réunissant plus de 50 musiciens et 30 solistes. Ce spectacle baptisé « Ors Ettbouu » est tout bonnement une rencontre entre deux écoles musicales maghrébines traditionnelles : l’une, tunisienne avec Zied Gharsa, qui trouve ses ramifications dans l’héritage de son père, l’artiste disparu Tahar Gharsa, figure éminente du malouf tunisien et « Ettbouu », et l’autre, marocaine avec la voix pure et le timbre chaleureux de Samira Kadiri. En quelques mots, un beau voyage musical issu des cultures marocaine et tunisienne qui a été offert au public tunisien venu nombreux au théâtre municipal de la capitale. Samira Kadiri a ainsi interprété des titres puisés dans le répertoire maroco-andalous-méditerranéen, et tunisien, porteurs de messages humanitaires, d’espoir, de joie de vivre-ensemble et d’amour.
La soprano qui est native d’Essaouira, a vécu dans un milieu soufi, en l’occurrence la « Zaouia Al Qadirya » où elle a appris le respect du culte et du sacré. Depuis, accompagnée de grands musiciens du Maroc, elle oeuvre par son chant à la sauvegarde de cette tradition ancestrale aux innombrables facettes en puisant ses inspirations dans les anciens manuscrits du patrimoine Gharnati et Andalou. En décembre 2008, elle a remporté le prix Al Farabi pour la musique antique. Une distinction décernée par le Conseil international de la musique de l’Unesco. Cette femme engagée est également présidente de l’association Ecume Maroc (échanges culturels en méditerranée), directrice de la Maison de la culture et directrice artistique du Festival international Voix de femmes à Tétouan.
(Avec la MAP)