Quand les reins ne fonctionnent plus…
“Les reins sont deux organes en forme de haricot. Ils assurent la filtration du sang et la production de l’urine. Le sang à épurer arrive au rein par un gros vaisseau, l’artère rénale, qui se ramifie ensuite en plusieurs artérioles pour amener le sang jusqu’aux unités fonctionnelles du rein. Ces unités contenues dans ces structures en forme de pyramide sont appelées néphrons. Elles vont filtrer le sang et fabriquer l’urine. Les quantités d’eau, de sel et de potassium sont ainsi régulées”, nous explique le docteur Hammadi Atlassi, néphrologue spécialiste des maladies des reins et du rein artificiel.
Lorsque le fonctionnement des deux organes est altéré et qu’ils ne filtrent plus correctement le sang, on parle d’insuffisance rénale. Si la destruction du tissu rénal est irréversible (à cause de pathologies comme le diabète ou l’hypertension) et majeure, on parle d’insuffisance rénale chronique terminale. S’offrent alors aux patients deux méthodes pour assurer la filtration du sang dans le corps. Avec l’hémodialyse, technique qui se pratique essentiellement à l’hôpital, le sang est filtré à l’extérieur du corps par une machine qui sert de rein artificiel. La dialyse péritonéale n’utilise quant à elle aucune machine, mais une membrane naturelle du corps.
En pratique
Il existe deux possibilités pour cette dialyse. D’une part, la DPCA, une méthode qui nécessite quatre à cinq échanges de poches de dialysat par jour, selon la prescription médicale, sachant que chaque changement nécessite environ 30 minutes. Et d’autre part, la dialyse péritonéale automatisée (avec machine), ou DPA, qui permet d’exécuter la dialyse chez soi durant la nuit grâce à une machine qui effectue automatiquement les échanges. Le matin, il suffit alors au patient de se débrancher et de vaquer à ses occupations durant la journée.
“Aujourd’hui, la majeure partie des patients sont traités en hémodialyse car le suivi à l’hôpital est à mon sens primordial. Quand bien même la dialyse péritonéale offre une autonomie plus importante aux patients, il y a néanmoins un risque de péritonite, une infection mortelle qui provient d’une suppuration ou d’une perforation du tube digestif permettant à des bactéries d’atteindre le péritoine. C’est la raison pour laquelle nous proposons la dialyse péritonéale essentiellement à des sujets en attente de greffe”, précise le docteur Hammadi Atlassi.
“Cette technique facilite la vie des personnes souffrant d’insuffisance rénale. Je suis dialysée depuis de nombreuses années et je tiens à préciser que cette méthode est moins coûteuse que l’hémodialyse. Elle permet en plus de vivre normalement. Je consacre seulement une heure trente à deux heures par jour à mes soins. L’hémodialyse est très contraignante car le patient passe quatre à cinq heures par jour, trois fois par semaine, à l’hôpital! De plus, aucune activité n’est possible après un tel traitement, car c’est très fatigant… Par ailleurs, les risques de péritonite sont faibles si l’on suit les indications”, témoigne Valérie T., dont le quotidien s’est nettement amélioré depuis qu’elle a recours à la dialyse péritonéale.