Productrice de renom qui assure la coordination des films américains tournés au Maroc, Khadija Alami est aussi à la tête de sa propre boîte de production, K-Films. Elle aime tellement son métier qu’elle a réussi à convaincre son époux (docteur en pharmacie) de travailler à ses côtés, loin, très loin des laboratoires et autres officines. Ce mois-ci, il nous raconte leur long-métrage perso, de la première rencontre au café du soir bien des années après…
Comment vous êtes-vous connus ?
Chez mon frère Anis qui était un de ses amis. Elle revenait d’un voyage aux USA. Je préparais ma thèse de doctorat en pharmacie. J’ai découvert qu’elle travaillait sur les tournages de films étrangers.
Qu’avez-vous pensé en la voyant pour la première fois ? A-t-elle dit quelque chose qui vous a particulièrement intrigué ?
J’étais admiratif devant cette fille agréable, indépendante, très dynamique, qui travaillait en faisant le tour du Maroc et qui avait surtout plein d’histoires passionnantes et d’anecdotes à raconter.
Quel est le plus gros défi relevé par votre couple au fil des ans ?
Rester ensemble malgré l’éloignement, vu le caractère “nomade” de son travail.
Quelle est sa plus grande qualité ?
Sa générosité. Elle donnerait jusqu’à sa dernière chemise et chercherait quoi ajouter.
Comment fonctionne votre duo ?
Nous sommes complémentaires avec des traits de caractère plutôt opposés. Je suis dans la réflexion, la création et la patience. Elle est dans l’action, sans perte de temps.
Le dernier livre et le dernier film que vous avez tous les deux apprécié ?
Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra. Pour le film, c’est A man called Ove du réalisateur suédois Hannes Holm. C’est une comédie-dramatique très particulière qui traite de la vieillesse et de la solitude. Le héros du film essaie constamment de se suicider mais il est à chaque fois détourné de son projet par quelqu’un ou quelque chose.
Vos spots préférés ?
Tanger, Oualidia Essaouira, Ouarzazate et Los Angeles. D’un extrême géographique à un autre. On s’y rend toujours avec plaisir.
Votre dernier fou rire ?
À chaque fois qu’on se remémore notre périple au Costa Rica où nous nous sommes perdus en faisant confiance au GPS. On a roulé, roulé puis nous nous sommes retrouvés dans un bateau que l’on a pris pour pouvoir arriver à destination alors que ce n’était pas du tout prévu.
Son dernier achat malin ?
Une machine à café pour la chambre à coucher, ce qui nous évite d’aller jusqu’à la cuisine pour en faire. Nous sommes de grands amateurs de café et nous en buvons avant de dormir (du décaféiné bien sûr).
Qui est le plus dépensier de vous deux ?
Elle je crois mais je ne sais pas si elle sera du même avis. Chacun voit midi à sa porte…
Son péché mignon ?
Les bons restaurants. Elle a un côté très gourmet et adore découvrir de nouvelles saveurs, des combinaisons originales.
Une déclaration à lui faire là maintenant ?
Il ne suffit pas de s’inscrire au golf, il faut aussi y aller de temps en temps (rires).
Vous êtes complices, fusionnels, indépendants ?
Plutôt complices. On partage énormément et on s’amuse de tout sans pour autant rester collés l’un à l’autre.
Le plus beau compliment qu’elle vous ait fait ?
“J’ai eu beaucoup de chance en te rencontrant”, ça m’est allé droit au cœur…
Et de vous à elle ?
“Je n’arrive pas à imaginer ma vie sans toi.” Il ne s’agit pas d’un compliment, c’est la pure vérité.
Un sujet sur lequel vous ne serez jamais d’accord ?
Le choix de l’itinéraire pour aller d’un endroit à un autre. J’aime utiliser le GPS et elle déteste, je vous laisse imaginer les interminables négociations avant chaque déplacement.
Vous lui donnez votre avis sur son travail ?
Lorsqu’elle me consulte oui, et c’est encore plus vrai depuis que l’on travaille ensemble.
Qui est Khadija en quelques mots ?
Une femme passionnée, généreuse, ambitieuse et déterminée, toujours prête pour les grands défis. Je dirais même prête à “déplacer les montagnes”.
Qu’est-ce que cela fait de travailler dans le même domaine quand on est mariés ?
C’est encore récent. Avant le départ de notre fille Zaynab à l’étranger, je travaillais dans un laboratoire pharmaceutique. Nous sommes devenus partenaires depuis début 2017. Mais d’ores et déjà, nous nous découvrons de la complémentarité dans le travail. Nous partageons les tâches et l’un des plus grands avantages de cette nouvelle collaboration, c’est d’avoir plus de disponibilité pour notre vie de famille.