FF objetde en désir 2.0

moi, Fniouna branchée, j’ai pris une grande résolution : m’inscrire sur un site de rencontres. En effet, l’amour classique ne me dit plus rien : trop de mobilisation de lingerie hors de prix, de sourires plaqués, de neurones, de cafés, pour un retour sur investissement com-plètement nul. Là, dans mon cybermarché géant d’hommes, je vais pouvoir me servir à volonté et les tester, tous, en même temps. Un gain de temps considérable et la possi-bilité de les supprimer d’un simple clic, en disparaissant dans l’immense galaxie vir-tuelle… Enfin, un juste retour des choses !Je me vois déjà, planquée derrière mon écran, confortable dans mon pyjama en pilou, scannant leurs profils respectifs exactement comme pour un entretien d’embauche. Autant dire que mon romantisme revêtira une allure plus fonctionnelle qu’affective… Une seule faute d’orthographe et le zozo se voit décerner la note éliminatoire ! Pour avoir une idée de la marchandise 2.0, je vais aussi leur demander de brancher direct leur webcam. Ainsi, tout ce qui possède bidon en position assise, calvitie luisante ou lunettes à double foyer ira se rha-biller prestement dans la pièce d’à côté.Oups ! Sur Meetic, dès le premier jour, mon ego a gonflé d’un bloc : au retour du bureau, cent sept hommes avaient déjà visité ma page et lu mon message d’accueil, court mais in-tense : “Fniouna je suis, avec un physique à la mesure de la joliesse de mon prénom. Fliflette de parole parole, je te susurrerai à l’oreille tous ces mots doux que tu as envie d’entendre”. J’ai aussi mis une photo de moi, avec le pare-chocs avant bien en valeur. Dès qu’elle a eu vent de mes petits délires du Net, ma copine Radia m’a traitée de folle et m’a mise en garde contre l’armada de pervers, baratineurs, dépressifs et bras cassés qui allait se retrouver à mes trousses. Mais foi de FF, j’assume ! D’ailleurs, j’ai mes trucs et astuces. Par exemple, un mec marié, c’est facile à confondre : il ne tchatte jamais au-delà de dix-neuf heures. Quant au radin avec des oursins dans les poches, il va re-tarder sans cesse la rencontre dans la vraie vie, histoire de ne pas te payer un chocolat chaud à vingt-cinq dirhams chez Paul !Première vexation : un certain “Mamoun belle gueule” me contacte en me disant qu’il apprécie les femmes d’âge mûr… J’en ai avalé ma tisane de travers ! J’ai regardé Gibrilou en biais et me suis dépêchée de me refaire une virginité maternelle au niveau du statut. Ernst, lui, était commandant de bord sur Air Suède, mais vu sa façon de massacrer l’anglais et de faire des phrases sans queue ni tête, il devait avoir pas mal de décalage horaire dans le ciboulot. J’ai bien craqué sur Rachid, un veuf intéressant, jusqu’à ce qu’une voix féminine vienne couper court à la romance naissante : “Chéri, tu viens dîner ?”Son épouse venait apparemment de ressus-citer. Il a éteint brusquement la connexion, et ma fameuse théorie des dix-neuf heures a explosé en plein vol !Mais je me devais de rester optimiste. La moisson du premier jour avait quand même réussi à me sortir du périmètre des embou-teillages casablancais. Le lendemain, je suis tombée sur un allumé qui a menacé de se suicider en live si je ne lui donnais pas, sur le champ, mon numéro de téléphone. Quelle passion, quelle verve oratoire : “Dans mes bras, tu te sentiras femme !”, a-t-il écrit. Je me sentais revivre, le sang coulait dans mes veines. Mais paix à l’âme de ce vaillant chevalier : j’avais un dossier urgent à livrer au boss. Le nain de jar-din incandescent a donc été sacrifié…Au bout d’un mois d’échanges mythiques soutenus, j’ai fait un premier bilan. J’avalais moins d’antidépresseurs, j’avais la pêche d’une nana qui séduit comme elle respire, mais je ne pouvais justifier du moindre pe-tit bisou avec quiconque. J’ai donc décidé de me concentrer de nouveau sur le directeur financier de ma boîte, espérant le coincer, un de ces quatre, dans l’ascenseur miracu-leusement en panne ! â—†

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