Le dictionnaire américain Merriam-Webster vient d’élire « féminisme » le mot le plus consulté aux Etats-Unis en 2017. En effet, la situation des femmes a été, cette année, l’un des grands sujets de discussion aux USA, mais aussi dans de nombreux pays. Par exemple, fin janvier, plusieurs centaines de milliers de personnes avaient défilé dans le pays après l’investiture de Donald Trump. Et parmi la foule, des manifestants portant des bonnets roses à oreilles de chat (« pussy hats »), devenus le symbole de l’opposition au nouveau président. Le terme « pussy », qui désigne en anglais l’animal domestique ou le sexe féminin, avait été utilisé par M. Trump dans une vidéo datant de 2005 et qui avait fait scandale pendant la campagne, où il se vantait de pouvoir « attraper » les femmes « par la chatte ».
Le mot « féminisme » est resté au cœur de l’actualité avec les révélations autour du célèbre producteur Harvey Weinstein, accusé d’agressions sexuelles, mais aussi avec les nombreuses autres allégations qui ont suivi dans le monde du spectacle, de la politique et des médias. Le dernier en date : Roy Moore, un ultra-conservateur connu pour son activisme religieux qui est candidat mardi soir à une élection sénatoriale en Alabama alors qu’il est accusé d’attouchements sur des mineures à la fin des années 1970. Le candidat républicain est soutenu par Donald Trump, qui s’en est pris mardi matin à une sénatrice démocrate, affirmant dans une formulation ambiguë qu’elle était « prête à tout » pour de l’argent…
Le mot « féminisme » a également résonné après le succès de la série « La Servante écarlate » (« The Handmaid’s Tale ») qui dépeint une société américaine basculant dans une dictature ultra-conservatrice, menée par une caste qui use de l’esclavagisme sexuel pour se perpétuer. Le mot « féminisme » qui est entré dans le dictionnaire Webster en 1841 sous la définition « qualités des femmes » signifie aujourd’hui, « la théorie de l’égalité des sexes en matière politique, économique et sociale » et « l’activité organisée au nom du droit des femmes et de leurs intérêts ».