L’histoire du Maroc précolonial atteste que l’instruction des filles comme l’alphabétisation des femmes n’ont pas toujours été une priorité, même si les femmes ont été partie prenante dans le fonctionnement et la gestion de la société.Pourquoi les fillettes étaient-elles exclues de la culture écrite ? Pour quelles raisons ont-elles été éloignées des écoles coraniques et d’une éducation formelle pour se cantonner dans une formation normative, les préparant aux fonctions de procréatrices, de muses et de gardiennes du foyer ? Pourquoi instruire a été conjugué au masculin seulement ? Comment dans un pays musulman, où la quête de la connaissance est une obligation pour toute musulmane et tout musulman, les femmes n’ont reçu que des miettes de ce savoir religieux pour pratiquer les cinq piliers du dogme ?
Si, aujourd’hui, le Maroc se modernise et prouve, via différents indicateurs politiques, économiques et socioculturels, des avancées dans le statut des femmes, il n’en demeure pas moins que certains comportements différentiels demeurent vivaces, puisant leur force dans une forme de tradition discriminatoire. L’étude de l’auteure s’inscrit dans une approche socio-historique globale s’attachant à analyser la façon dont les institutions politiques, la culture dominante et les sous-cultures conçoivent et construisent un système éducatif en y incorporant la dimension du genre.