En Algérie, des femmes atteintes d’un cancer du sein abandonnées par leur mari

En Algérie des femmes opérées d’un cancer du sein sont victimes d’une double peine : souffrir de la maladie, mais aussi, se voir demander le divorce par leur époux…

« Le cancer ? C’est rien comparé au fait d’être rejetée après 18 ans de mariage », ces mots forts sont ceux prononcés par Linda, une Algérienne abandonnée par son mari, après avoir subi une ablation du sein (cancer). Son époux l’appelait après l’opération « nass mraa » (demi-femme) ou « lamgataa » (la mutilée) ». Linda est loin d’être la seule femme dans ce cas là. « Des centaines d’Algériennes sont abandonnées par leur mari après un cancer du sein », assure à l’AFP Samia Gasmi, présidente de l’association Nour doha (Lumière du jour) qui vient en aide aux personnes, hommes et femmes, atteintes de cancer. Rejetées au moment où elles doivent affronter le traumatisme de l’opération et de lourds traitements, « certaines sombrent dans la dépression, déplore-t-elle. D’autres se retrouvent dans des centres d’accueil car elles n’ont nulle part où aller ».

Difficile de parler de cancer du sein ou de mastectomie en Algérie, où ce qui touche à l’intime est généralement tabou. Les femmes ayant témoigné auprès de l’AFP ont requis l’anonymat et refusé d’apparaître à visage découvert. Elles « considèrent leur maladie comme honteuse », explique Samia Gasmi. Une malade « a refusé d’en parler à sa propre sœur », une autre « s’est mise à porter le foulard (islamique) avant la chimiothérapie, pour que sa belle-famille ne se doute de rien », et une femme a même « préféré mourir avec ses deux seins plutôt que d’accepter une ablation ». Pour Yamina Rahou, sociologue au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d’Oran, dans le nord-ouest de l’Algérie, ce sentiment de honte vient de « la souffrance d’être amputée d’une partie (du corps) qui symbolise la féminité ». Mais aussi « du fait de ne plus être en conformité avec l’image de la femme », ajoute-t-elle.

Le théologien Kamel Chekkat, de l’association des oulémas d’Algérie, rejette toute association de ces comportements à l’islam. « Ce n’est pas un problème de religion mais d’éducation. La religion exhorte les époux à se soutenir mutuellement », et pour l’islam « l’homme honorable honore sa femme et l’homme vil l’humilie ». L’humiliation, Hayat l’a connue quand son fiancé a rompu, dès qu’elle lui a annoncé sa maladie et l’ablation du sein qu’elle venait de subir en urgence. « Il m’a lancé : « Je veux une femme entière, pas une trois-quart de femme » », raconte-t-elle en larmes. Chaque année, « 9 000 à 10 000 cas de cancer du sein sont enregistré » en Algérie, indique, de son côté, Farid Cherbal, professeur de génétique du cancer à l’université d’Alger. « Environ 3 500 Algériennes en décèdent ». Et pour celles qui subissent une ablation, l’accès à la reconstruction mammaire est difficile. Les structures publiques qui l’offrent gratuitement sont surchargées. Dans le privé, elle est très coûteuse…
(Avec l’AFP)

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