Egypte : escalade des violences sexuelles

Avec le retour des manifestations, l'Egypte enregistre une recrudescence des agressions sexuelles à l'encontre des femmes. Partout dans le monde, des voix s'élèvent pour protéger les Egyptiennes contre ce regain de violence.

C’est le chaos en Egypte. Depuis la reprise en main menée par l’armée et la destitution du président Mohamed Morsi, les violences endeuillent le pays. Les affrontements entre les forces de l’ordre, les partisans et les adversaires du président déchu tournent au drame. Le samedi 27 juillet dernier, le monde entier a été témoin d’un bain de sang. Le bilan est lourd : les autorités ont fait état de 72 morts au Caire. Avec le nouveau soulèvement du peuple égyptien, et le retour des manifestants dans les rues, les femmes sont plus que jamais victimes de violences sexuelles. Pour la seule semaine du 29 juin au 6 juillet, l’organisation égyptienne HarassMap, qui milite sur le terrain, a rapporté 169 cas d’agression sexuelle, de viol ou de viol collectif lors des manifestations sur la place Tahrir. Depuis, les recensements se sont arrêtés. Mais il est fort probable que les violences aient continué de plus belle.

Même scénario

Les témoignages se suivent et se ressemblent. C’est presque toujours le même scénario : lors des manifestations, la femme prise pour cible est encerclée par plusieurs jeunes hommes afin d’être séparée de ses amis. Elle est molestée, dépouillée de ses vêtements, battue avec des chaînes métalliques, des bâtons, et même des chaises. Certaines ont été attaquées avec des couteaux ou violée avec des “objets pointus”. De nombreuses femmes ont dû être opérées d’urgence ou recevoir des soins médicaux à la suite de ces actes qui, de l’avis de tous les observateurs, ont atteint un niveau sans précédent. Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a exprimé, le 2 juillet dernier, son inquiétude face à ces agressions. “J’espère vraiment que, tout en trouvant une réponse pacifique à la crise actuelle, ils (les Egyptiens) puissent accorder plus d’attention aux manifestantes puisque nous avons vu de nombreux cas d’agressions sexuelles au cours des manifestations”, a-t-il affirmé dans une déclaration relayée par l’AFP.

Condamnations internationales

“Les autorités égyptiennes et les dirigeants politiques de tous bords devraient condamner l’escalade alarmante des violences sexuelles contre des femmes sur la place Tahrir, et prendre des mesures immédiates pour endiguer ce problème”, a déclaré de son côté Human Rights Watch dans un communiqué. L’organisation a par ailleurs lancé un appel à la société civile et aux principaux partis politiques égyptiens afin de réagir “pour faire cesser ces violences et protéger ces femmes courageuses qui sont sorties dans la rue partout en Egypte.” Certes, le pouvoir politique avait tenté de donner des preuves de son engagement contre ces violences, mais la plupart des agresseurs restent impunis et certains discours officiels ne font que renforcer le climat d’insécurité des manifestantes. Rappelezvous les propos d’un des membres du Conseil de la Choura l’année dernière : “Les femmes contribuent à 100 % à leurs viols parce qu’elles se placent dans de telles circonstances”. Dans un tel climat, on ne s’étonne même plus du nombre catastrophique de harcèlements sexuels atteint dans le pays. Un rapport des Nations unies datant de 2013 révèle que 99,3 % des Égyptiennes interrogées se disent victimes de harcèlement sexuel au quotidien.

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