Digne héritier

Malgré un emploi du temps chargé et la préparation au championnat du monde WTCC prévu du 24 mars au 17 novembre, l'ambassadeur du Maroc sur les circuits automobiles a tout de même trouvé un moment pour se livrer à nous...

FDM Vous êtes arrivé 19ème au championnat du monde en 2010, puis 16ème en 2011, et 10ème en 2012. Peut-on espérer le top 5 cette année ?

Mehdi Bennani : J’espère garder la barre aussi haute, parce que faire partie des 10 meilleurs pilotes du championnat du monde est déjà un exploit. Maintenant, Proteam Racing, mon écurie depuis trois ans, et moi, visons plus haut. Cela dit, il ne faut pas négliger le fait que figurer dans le top 10 est déjà un très bon résultat ! On a fait quelques podiums l’année dernière, dont le premier pour un pilote africain, arabe et marocain. Aujourd’hui, on essaie de viser les cinq premières places, même si la concurrence est vraiment rude. C’est un championnat du monde de constructeurs et quasiment de pays, car les pilotes sont des porte-drapeaux.

Votre mère, Samira Bennani, est la première femme pilote dans le monde arabe. Au-delà de sa passion, que partagez-vous avec elle ?

Ma mère est une femme qui s’y connaît très bien en sports automobiles. Elle a un très beau palmarès : elle a participé à plusieurs manifestations et a eu de bons résultats à l’échelle nationale et internationale. Elle a par ailleurs organisé le trophée automobile de Rabat et est également membre de la Fédération Internationale Automobile. Elle m’apporte donc beaucoup de soutien moral et me conseille dans ma vie personnelle et professionnelle. J’ai la chance d’avoir l’avis d’une femme qui a de l’expérience dans le domaine.

Parlez-nous des femmes de votre vie…

Il y a ma mère, qui est également pilote automobile. Puis ma soeur qui, quant à elle, n’est pas une professionnelle du domaine mais en a fait sa passion. D’ailleurs, elle a participé à quelques courses et a gagné celle organisée à Rabat. Il faut dire qu’elle fait ça pour le plaisir…

Comment devient-on pilote professionnel ?

Pour devenir pilote automobile, on débute par la base du sport mécanique qu’est le karting. Après avoir remporté le championnat, on passe à la classe supérieure de kart, jusqu’à devenir détenteur d’un titre. On peut faire des études supérieures, qui permettent d’approfondir ses connaissances en sports automobiles et de devenir pilote professionnel. Après, en multipliant les participations aux courses, on peut gagner des points et gravir les échelons pour atteindre le niveau requis.

Le sport automobile vous permet-il de gagner votre vie ?

Oui. La profession de pilote automobile dans un championnat du monde est une carrière à plein temps, avec les entraînements physiques et les tests des voitures pour la préparation aux courses. En plus, un grand prix a lieu chaque quinzaine tout au long de l’année, et nous sommes amenés à voyager sur plusieurs continents. Cela prend énormément de temps.

Au Maroc, y a-t-il suffisamment d’infrastructures permettant le développement des sports automobiles ?

On a certainement besoin de plus de circuits car le seul dont nous disposons est celui de Marrakech, qui n’est que temporaire. Il faut profiter du grand prix qui draine un nombre considérable d’amateurs et de professionnels. Mais on a besoin d’un circuit permanent. En outre, on est en train de monter tout un programme de cours de pilotage pour initier les jeunes et les former pour commencer une carrière de pilote.


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