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Passez votre doctorat en psychologie
Profileuse à la CIA, voilà un métier qui vous aurait collé comme un gant. Mais le hasard de la vie a fait que vous avez écumé quantité de boîtes, à des postes moins romanesques. Des personnalités borderline de manager, vous en avez donc vu défiler, de la brute épaisse aux critiques permanentes, en passant par l’homme invisible. A chaque fois, vous avez sorti votre arme secrète : l’adaptabilité. Résultat : malgré la sale réputation qui précédait le quidam, vous avez réussi l’exploit de devenir son bras droit, son masque à oxygène, son deuxième appendice. Il est pointilleux, maniaque, inquiet et veut toujours tout vérifier ? Vous le rassurez en le faisant crouler sous les reportingset autres états d’avancement des dossiers. Il est indécis et change d’avis comme de chemise ? Vous ne le sollicitez que sur les grandes décisions, pas sur les détails qui risquent de lui pourrir sa journée. Il a cent idées à la seconde, dont la plupart sont irréalisables ? Vous l’écoutez comme le messie et triez posément les bonnes des mauvaises, sans entrer en compétition avec lui. Il est d’humeur cyclothymique ? Vous faites profil bas pendant la tempête. Et même si, d’aventure, le vilain s’approprie vos projets sans vergogne, vous savez avancer habilement, devant témoins, comment vous avez tous deux trouvé la solution. Bref, en fonction de sa personnalité à lui, le caméléon qui sommeille en vous opère sa mue.A NE JAMAIS FAIRE :repérer ses faiblesses et le taquiner, même gentiment ; ou tirer vers soi la couverture en présence d’un tiers. Car la vraie chouchoute ne rompt jamais la connexion émotionnelle forte avec son supérieur hiérarchique, à la fois nourrie d’empathie et d’admiration.
Basculez discrètement en mode fayotage !
Engagé, impliqué dans la vie de l’entreprise, votre mètre cinquante de dynamisme pète le feu comme un RedBull ! Esprit d’initiative, productivité, efficacité, vous êtes aussi à l’aise pour arpenter les couloirs que pour prendre un air hyper-concentré devant votre machine. Evidemment, vous vous débrouillez pour que cette mobilisation à tous crins ne passe pas inaperçue. Car une pièce de théâtre réussie a forcément l’aval d’un public de connaisseurs. De fait, la créature de bureau intelligente est celle qui sait choisir son moment pour se faire mousser. En période de rush, elle n’exhibe donc jamais une tronche de rhinocéros dépressif, mais accélère la cadence. En fausse workaholic, elle sait aussi que la postérité retiendra davantage le volume important de tâches accomplies que la finesse d’exécution des petits travaux. Mais attention, la lèche-bottes rusée ne verse jamais dans l’ostentatoire. Elle se contente simplement de venir assister à la réunion mensuelle du comité de pilotage avec quarante degrés de fièvre et le nez couleur grenat, debout, telle une tragédienne grecque, avant de s’aplatir derrière son écran haut débit. Elle s’arrange pour exposer, bien en vue, son tas de médicaments et de mouchoirs. Et le patron, prudemment expatrié à l’autre bout de la table pour ne pas être contaminé par le virus, en hoche la tête d’approbation. A NE JAMAIS FAIRE :se mettre trop en avant, car rien n’est plus agaçant qu’une première de la classe qui en rajoute ! La vedette dans l’entreprise, c’est votre chef. Point
Lisse et sans vagues…
Grâce à votre crème pour le visage triple action, vous avez la ride du lion et les sillons naso-géniens complètement détendus. Mais il faut croire que l’actif a également bien pénétré dans le cerveau. Se plaindre du bruit dans l’open spaceou de l’imprimante qui est tombée en panne, ça, ce n’est pas le genre de la maison ! En outre, jamais vous n’avez poussé la porte du bureau du chef pour geindre sur un client, ou pleurer sur vos ambitions carriéristes contrariées. Un redéploiement de vos compétences sur un autre secteur vous permettrait d’avoir moins de déplacements et des horaires moins pénibles ? Vous avez à disposition des moyens autrement moins agressifs que de lui clamer votre désespoir chaque lundi, sachant que bobonne lui a sans doute fait le même genre de reproches durant tout le week-end ! A l’écoute de nouvelles opportunités du marché, vous préférez alors suggérer, l’air de rien, qu’une nouvelle activité de formation pourrait sacrément faire remonter le chiffre d’affaires du cabinet. Et devinez à qui il pensera, le moment venu ?A NE JAMAIS FAIRE :le saouler avec vos délais de rendu, votre mec qui perd patience devant votre emploi du temps surbooké, ou la petite qui fait des angines blanches : votre boss s’en fiche éperdument.
Ménagez le chou et les chèvres du bureau
Brillante et plutôt populaire, vous n’ignorez cependant rien du panier de crabes que constitue le monde du travail, haut lieu de jalousie et de peaux de bananes disposées innocemment sous vos Louboutin. Si votre rêve secret est de bien vous faire voir par le boss, il reste dangereux de vous compromettre par un excès de charme et de féminité. Car une cadrette récemment augmentée qui minaude en tenue sexy, c’est la suspicion assurée d’une promotion canapé ! A partir de là, les apartés enfermée avec le chef dans son bureau sont, à part nécessité, à éviter le plus possible.D’un autre côté, les chèvres (comprenant certaines brebis galeuses) du bureau seront traitées avec tout l’intérêt qui leur est dû. Toujours prête à donner un coup de main, tous sourires dehors, jouant collectif, vous neutralisez l’ennemi potentiel avec un drapeau blanc, agité bien en évidence. Sociable et surtout humaine, vous ne faites jamais bande à part à la cantine, glissez quelques fautes d’orthographe dans vos documents et justifiez d’un coup de mou devant un dossier impossible. Sans oublier de jouer le rôle de médiatrice conciliante dans le règlement des petits conflits. Car rien n’interdit à celle qui a la confiance du patron d’être aussi une bonne camarade.A NE JAMAIS FAIRE :se positionner dans une guerre des clans ; ou encore rentrer dans un cycle de commérages, surenchérissant sur les ragots des unes et des autres. La règle d’or : motus, bouche cousue et neutralité bienveillante. â—†
