Au Maroc, 20 000 femmes souffrent d’un lupus

20 000, c’est le nombre de Marocaines atteintes d’un lupus. Problème, le diagnostic est tardif, voire inexistant, en raison des symptômes aussi vastes que différents d’une personne à l’autre, comme le pointe du doigt le Dr Khadija Moussayer, présidente de l’association des maladies auto-immunes et systémiques (Ammais). Petite mise au point à l’occasion de la Journée mondiale du lupus le 10 mai.

Le lupus est une maladie rare dont souffrent 20 000 Marocaines. L’un des symptômes les plus importants qui touche 80 % des patients est une sensibilité particulière au soleil. Il se manifeste par de larges taches rouges qui prennent la forme d’un papillon recouvrant le visage, les joues et le nez, décrit minutieusement le Dr Khadija Moussayer, présidente de l’association des maladies auto-immunes et systémiques (Ammais). Cette maladie affecte principalement les jeunes femmes mais aussi les enfants. Autres signes : douleur articulaire, sécheresse des yeux et de la bouche, ou encore changement de couleur des doigts (appelé syndrome de Raynaud). Bref, une maladie aux multiples facettes qui peut s’avérer sévère. La forme la plus compliqué, le lupus « systémique », s’attaque à de très nombreuses parties du corps (peau, articulations, cœur, poumons, reins, etc. ), alors que la forme « cutanée » reste bénigne, se limitant en général à la peau. Mais pour cela, un diagnostic, notamment précoce, est nécessaire.

La grossesse, une étape très délicate

La grossesse constitue une étape critique très risquée en l’absence de prise en charge stricte et adéquate, souligne le Dr Moussayer, ajoutant que cette condition n’est pas encore remplie au Maroc où les grossesses conduisent trop souvent à des catastrophes et même au décès de la future mère… La raison ? L’ignorance de l’état réel de la femme mais aussi le coût élevé de cette prise en charge qui nécessite beaucoup de moyens humains et financiers, répond la spécialiste. Car une femme enceinte atteinte d’un lupus doit être médicalement très surveillée. Une surveillance clinique, biologique et échographique : en général, tous les mois jusqu’à 20 semaines de gestation, puis tous les 15 jours jusqu’à 32 semaines, et enfin hebdomadaire jusqu’à l’accouchement. Les risques de transmission de la maladie de mère à l’enfant sont, quant à eux, très minimes. Mais une nouvelle fois, un diagnostic précoce est primordial, car même si la maladie est incurable, elle est maîtrisable !

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