Interactions corps/espritLorsque le mental est pollué par quantité de problèmes ou de contraintes, le corps trinque et peut devenir symptomatique du mal-être. A contrario, lorsqu’on est physi-quement tendu, le psychisme en pâtit. L’un ne va donc pas sans l’autre et la crispation qui en résulte est souvent un mélange de tensions musculaires, de fatigue et de senti-ments négatifs. Un organisme stressé est su-jet à l’émotivité, l’anxiété et l’irritabilité, qui finissent par épuiser son énergie vitale. Par exemple, en entreprise, contrairement aux idées reçues, les pics d’adrénaline engen-drés dans les moments de grande agitation sont nuisibles à la performance. En plus, on transporte généralement ce bouillon-nement interne extra-muros, dans le cadre privé, rendant impossible toute détente ou perspective de sortir de la routine malsaine instaurée. Or, outre que le stress est un fac-teur de risque important pour les maladies cardio-vasculaires et aggrave d’autres patho-logies déclarées, il induit également, indirec-tement, des habitudes délétères : grignotage, tabac, mauvaise hygiène de vie… L’apprentis-sage de la relaxation va, lui, à l’opposé, me-ner au lâcher-prise et au calme interne, pour gérer tous types de situations. On va aussi améliorer sa santé et offrir des compétences nouvelles à l’organisme, pour contrer la lassi-tude et les dérèglements de l’humeur.
Laisser vagabonder son esprit dans le bon sens
Notre époque à cent à l’heure implique de s’adapter aux changements fréquents, d’em-magasiner quantité d’informations, de prendre des décisions rapides ; autant de sollicitations qui gardent le cerveau “allumé” en perma-nence. Lorsqu’on se sent fébrile, il n’est donc pas superflu de se débrancher une dizaine de minutes pour se recentrer sur soi. Des mé-thodes faciles d’harmonisation intérieure permettent d’atteindre cet état de vacuité, en apesanteur. Par exemple, dans le cadre de la méditation de pleine conscience, pratiquée par nombre de personnalités, on se concentre sur le moment présent, exclusivement : sa respiration, ses pensées, les sons ou les ob-jets environnants, ses pieds sur le bitume… Et l’esprit se libère peu à peu des chaînes duquotidien. Il est également possible de s’adon-ner à la relaxation mentale par visualisation, à travers laquelle on va faire appel à des situa-tions ou sensations positives personnelles. Par exemple : le bonheur de se mettre au lit, le soir ; de câliner ses enfants ; de croquer un morceau de chocolat ; de se remémorer le cla-potis d’un ruisseau… Ces émotions de joies reconstituées permettent de se plonger dans le bien-être mental, plusieurs fois par jour !
Faire souffler l’air dans ses poumons !
Lorsqu’une situation de stress se présente, on a tendance à se replier sur une attitude défen-sive. A l’aide des techniques de respiration, on peut arriver à atteindre cet état de relaxa-tion qui permet de prendre une certaine dis-tance avec le présent, pour ne plus lui laisser prendre le contrôle de nos émotions et de nos réactions. Une première méthode consiste à s’installer le plus confortablement possible avant de démarrer par plusieurs inspirations-expirations à un rythme lent, puis de passer à une cadence plus soutenue, jusqu’à ressentir une sensation de vertige, qui témoigne de la bonne oxygénation du cerveau. En deuxième lieu, la respiration abdominale représente un bon moyen de dénouer les nœuds du stress. Elle consiste à gonfler le ventre au cours de l’inspiration, avant de le faire rentrer, en vidant l’air, sur l’expiration. Un autre exercice consiste à relâcher ses épaules et inspirer lentement et profondément par le nez ; rester en apnée quelques instants ; puis expirer en quatre temps. A répéter plusieurs fois pour un bénéfice certain. De surcroît, la pratique d’une discipline comme le yoga peut, à cet égard, se révéler très payante. Assouplissement et respira-tion : on fait d’une pierre, deux coups !
Favoriser la détente musculaire
Au bureau, la position assise ou debout pro-longée génère tension des nerfs et crispation des muscles. Savoir s’arrêter pour se relaxer, c’est donc gagner du temps utile pour mieux repartir ! Pour réveiller son corps engourdi, il est conseillé d’étirer ses bras devant soi, en entrecroisant les mains, paumes à l’extérieur ; puis de baisser les épaules ; et enfin, d’étirer le bas du dos pendant quelques secondes. Les muscles de la nuque seront quant à eux dé-froissés en croisant les doigts derrière le cou, puis en inclinant sa tête, tour à tour, à droite, à gauche, vers l’avant et vers l’arrière. Vos épaules sont tendues ? Haussez-les jusqu’aux lobes des oreilles en inspirant et quelques secondes plus tard, relâchez en expirant. Lorsque les yeux fatiguent derrière le PC, il faut savoir les relaxer aussi, en pratiquant le “yoga des yeux” : paupières closes, on fait tourner ses mirettes dans le sens des aiguilles d’une montre. Après le déjeuner, la digestion nous fait sommeiller et il ne faut surtout pas mépriser la micro-sieste de trois minutes qui requinque en un tournemain. En fin de jour-née, lorsque les jambes se font lourdes, rien n’empêche de monter sur la pointe des pieds, dans ses chaussures, puis de reposer le talon sur le sol, plusieurs fois de suite. Ces astuces de relaxation à effet immédiat peuvent aussi être complétées par le total lâcher-prise offert par un massage. Le shiatsu dorsal, un modelage qui se pratique tout habillé dans une chaise spéciale, en entreprise, permet de détendre les cervicales et soigner nombre de troubles mus-culo-squelettiques. Des points d’acupression au niveau de la tête, la nuque, les bras, le dos, sont ainsi stimulés, pour le plus grand bonheur des salariés veinards ! Si vous n’avez pas cette chance, vous pouvez toujours vous rabattre sur un auto-massage, sitôt rentrée à la maison, en apprenant les rudiments du Do In, issu de la médecine traditionnelle chinoise : il s’agit de pressions sur des points d’acupuncture situés au niveau du front, des arcades sourcilières, du cou ; avant d’aborder, dans l’ordre, bras, mains, jambes, pieds… Ou juste vous allonger sur un matelas, dans le calme, et prendre conscience de la détente de vos membres, un à un ! La pra-tique de la relaxation, jour après jour, devient ainsi, telle une seconde nature, inscrite dans la mémoire procédurale de l’organisme.
Retrouver la notion de plaisir…
Faire ce qu’on aime tout en se distrayant, voilà la forme de relaxation la plusfluide qui soit. Et c’est à chacun d’entre nous que revient la tâche d’identifier son instant précieux, associé à la détente et à la bonne humeur. Lire pour s’éva-der ; se promener pour renouer avec la nature ; écouter de la musique pour vibrer ; aller voir une comédie au cinéma, pour rire ; dormir tout son soûl, pour recharger ses batteries ; se livrer à des mains expertes au spa, le temps d’un rituel de soins exotique ; opter pour un sport adapté à ses envies, pour libérer les bien-faisantes endorphines… et si, le temps d’un après-midi, on se chouchoutait soi-même ? En commençant par un bain parfumé des pieds ; suivi d’un autre, floral, pour le corps ; puis en enchaînant avec une séance de soins pour le visage : gommage, à l’aide d’une pin-cée de poudre de noyaux d’olives mélangée à de l’huile de figue ou d’argan ; et masque à l’ar-gile avec du miel et de l’eau de rose. Pour une ambiance de relaxation complète, miser aussi sur l’aromathérapie : en parfumant son espace avec une bougie odorante ou en disposant sa fragrance préférée sur l’envers du poignet, on est sûre d’inhaler du bien-être à foison ! â—†164 â—†FEMMES DU MAROC â—†DÉCEMBRE 2013PAR MYRIAM NEDJARI