Des gestes simples qui pourraient sauver des vies ? C’est le combat qu’a choisi de mener l’association Al-Hayat pour la lutte de la mortalité néonatale. Afin de soutenir cette cause et étendre son action sur l’échelle nationale, le Laboratoire MSD a remis à l’association une enveloppe de 500.000 dollars, répartis sur 3 ans. Chaque année, des milliers de bébés meurent ou restent lourdement handicapés au Maroc parce que des gestes simples n’ont pas été effectués. Ces gestes, qui pourraient réduire de 75% la mortalité néonatale consistent à assurer au nouveau-né les quatre impératifs indispensables à sa survie : chaleur, allaitement maternel, oxygène et hygiène. Selon le professeur Idrissi Alaoui, président de l’Association Al-Hayat, “sur les 600.000 nouveauxnés qui viennent au monde chaque année au Maroc, 12.000 décèdent et 24.000 restent handicapés à vie. Pourtant, il suffirait d’appliquer scrupuleusement les 4 chaînes de vie pour sauver 75% de ces nouveaux nés”. En 2010, le taux de mortalité maternelle signalé dans les zones rurales était de 148 décès pour 100.000 naissances vivantes. L’hémorragie était le premier diagnostic et la cause de 33% des décès. Chiffres alarmants. Il était donc primordial que la société civile réagisse.
Des gestes salvateurs
Réduire la mortalité des nouvelles naissances est l’objectif premier de l’association Al-Hayat chaîne de vie. “Il est urgent de réagir car le taux de reproductivité de notre population est de 2,1 et nous sommes maintenant à 2,2 d’indice synthétique de fécondité. Chaque vie est précieuse et il nous faut absolument faire baisser le taux de la mortalité du couple mère-enfant”, insiste Meriem Othmani, vice-présidente de l’association Al-Hayat. Et pour y parvenir, il est important de suivre les 4 chaînes de vie. D’abord, la chaîne de la chaleur qui permet au nourrisson de maintenir sa température initiale- qui est de 37,5° – en le mettant tout simplement sur la poitrine de sa maman peau contre peau. Ensuite, la chaîne de l’allaitement maternel qui permet au bébé de s’alimenter avec le colostrum qui l’immunise contre les germes et de sauver sa maman du risque d’hémorragie responsable de beaucoup de décès maternels. Ensuite, la chaîne de l’hygiène que les sages-femmes devraient respecter en se lavant les mains et les avantbras jusqu’aux coudes avec de l’eau et du savon afin de limiter les risques d’infection fatales aux mamans et aux nouveaux nées. Et finalement, la chaîne de l’oxygène en aidant le bébé à respirer en aspirant sa bouche et son nez à l’aide d’une petite poire spéciale, ainsi qu’en lui tapotant la plante des pieds ou en le caressant dans le dos pour initier sa respiration.
Vaut mieux prévenir que guérir
Ainsi, l’association insiste sur l’importance de l’intégration des soins obstétricaux d’urgence, des soins prénatals et post-partum dans l’éducation fondamentale et la formation médicale continue des professionnels de la santé. Et pour un accouchement optimal répondant aux normes médicales, l’association mise sur la formation des infirmières, particulièrement dans le milieu rural. Ainsi, des sessions de formation pour sages-femmes, menées en collaboration avec les deux associations de sages-femmes au Maroc, ainsi que les instituts de formation aux métiers de la Santé sont aux programmes. L’association ambitionne également de sensibiliser les femmes vivant dans les zones rurales et semi-urbaines. Les campagnes de sensibilisation seront mises en oeuvre en partenariat avec des associations locales à travers les médias audiovisuels et la presse.