3 questions à Khadija Rouggany

Le Fonds d'entraide pour les femmes divorcées ? On apprécie, mais restons sur nos gardes ! FDM prend conseil auprès de Khadija Rouggany, avocate au barreau de Casablanca et membre de l'ADFM.

FDM : Pouvez-vous donner quelques détails sur ce fonds ?

Khadija Rouggany : Ce fonds d’entraide concerne les femmes divorcées démunies, mères d’une famille de trois enfants maximum, dont l’ex-mari est au chômage, ou ne gagne pas assez d’argent pour subvenir aux besoins de ses enfants, ou est en fuite. Chaque enfant a droit à une pension de 350 DH à hauteur d’un plafond fixé à 1.050 DH par famille.

En quoi ce fonds d’entraide est-il discutable malgré l’avancée certaine qu’il représente ?

Certes, la création de cette caisse est une grande avancée pour laquelle nous militons depuis des années. Toutefois, la somme attribuée par enfant et par famille est loin d’être suffisante. Nous traversons actuellement une crise socio-économique qui aggrave les conditions de vie des plus pauvres, ceux-là mêmes qui bénéficieront de cette caisse ; et autant dire que cette somme, même si c’est mieux que rien, ne leur suffira pas. D’autant plus que si la moyenne par couple marocain est estimée à 2,2 enfants, dans les milieux défavorisés et dans le monde rural, les familles comptent en général plus de trois enfants. Aujourd’hui, l’application de cette loi dépend de la  date à laquelle le budget alloué à ce fonds sera rendu disponible. Mais une fois qu’il sera effectif, il ne faudra pas nous reposer sur nos lauriers. Au contraire, nous devons accompagner chaque étape de son application et surveiller de près les résultats qui en découleront. Nous connaissons tous les problèmes que nous pose la mentalité de notre pays, la résistance à certains changements sociaux, la corruption du système judiciaire, et nous ne devons pas fermer les yeux là-dessus. Pour le moment, nous n’avons aucune idée de la manière dont cette loi sera appliquée dans les tribunaux et si elle sera une priorité.

Que préconisez-vous pour garantir la bonne application de cette loi ?

Les pleins pouvoirs ont été donnés au président du tribunal mais à mon sens, chaque pension accordée devrait faire l’objet d’une surveillance et chaque juge devrait être encadré dans ses prises de décision. Encore une fois, la réalité du système judicaire marocain est maintenant connue de tous, et une surveillance de ceux qui appliquent les lois est indispensable. Oui, nous croyons à la réforme, mais le changement doit être structurel. Pour faire avancer les choses, il est indispensable d’adopter une vision globale, de faire preuve de vigilance, de contrôler et d’accompagner le système jusqu’à l’application des lois. â– 

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