L’année scolaire et universitaire 2021-2022 était celle de la 20e édition du concours des Jeunes Reporters pour l’Environnement, introduit au Maroc par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, présidée par SAR la princesse Lalla Hasnaa, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des Sports. En vingt ans, le succès de ce concours conçu par la Fondation pour l’Éducation à l’Environnement (FEE) ne s’est jamais démenti. Il a vu participer plus de 150 000 jeunes de toutes les académies du royaume, dont les reportages ont même été primés 31 fois au concours international.
Ce succès doit au format du concours : il fait des jeunes, le temps d’un reportage, des acteurs de l’environnement. Il leur propose de travailler chaque année sur un thème et d’aller sur le terrain réaliser une enquête en utilisant les techniques journalistiques sous la supervision d’un enseignant, d’analyser, de témoigner et de proposer des solutions. Le concours ouvre leur conscience environnementale et les insère dans une démarche positive et constructive.
Pour cette 20e édition, la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’environnement avait choisi un thème crucial : « un écosystème durable pour une planète saine ». L’étendue du sujet et son importance à l’heure où la mobilisation contre le changement climatique est un enjeu capital pour les jeunes générations, ne les ont pas découragés.
Plus 400 établissements, dont les universités, des 12 Académies du royaume se sont lancés dans des enquêtes journalistiques sur les écosystèmes locaux et ont remis 168 reportages écrits, 634 reportages photographiques et 236 reportages vidéo.
Ils se sont intéressés à la disparition des abeilles, à la régression des forêts de chênes-liège de la Maamora ou de genévriers thurifères de Tounfite, aux algues rouges de l’Atlantique, à l’impact de l’agriculture sur les écosystèmes (Safran de Taliouine aux oliviers de Sidi Slimane). Les zones humides ont également attiré leur attention : le bras mort de l’oued Martil, le lac de Oualidia ou la Moulouya (voir palmarès).
Certains reportages photographiques ont laissé poindre l’inquiétude des jeunes face à la menace du changement climatique, comme en témoigne le titre de certains reportages photographiques : « une profonde tristesse me touche » ou « cry for help ».
Ce travail a permis aux jeunes de prendre conscience de la fragilité des écosystèmes, une merveille de la nature où se nouent harmonieusement des milliards d’interactions entre des êtres vivants les plus divers, du monde végétal au monde animal, des plus petits organismes comme les bactéries ou les champignons jusqu’aux grands mammifères qui vivent sur ou dans la terre, dans l’eau, dans l’air.
Les reportages qu’ils ont réalisés ont ouvert leur conscience et les ont mobilisés. Cette sensibilisation des jeunes générations, qui auront à porter aujourd’hui la responsabilité de préserver la planète, est au cœur de l’action de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement. Pour ce concours, la Fondation a travaillé progressivement à élargir les classes d’âge concernées. Des lycéens au départ, le programme s’est progressivement étendu aux collégiens, et aujourd’hui, pour sa 20e édition, une nouvelle catégorie d’âge de 19 à 25 ans a été ouverte pour impliquer les étudiants, notamment dans le cadre du réseau des universités vertes et d’éducation des jeunes en Afrique (AGUYEN) que porte la Fondation avec le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). C’est d’ailleurs une étudiante marocaine qui a participé pour la première fois à la nouvelle catégorie « Collaboration internationale » en collaborant avec un étudiant de Malaisie.
Preuve de la richesse de la production de cette 20e édition, c’est pendant trois jours que, du jeudi 5 mai au lundi 9 mai 2022, le jury du concours a tenu ses délibérations au Centre international Hassan II de formation à l’Environnement, entité académique de la Fondation, pour départager les 1038 reportages des trois catégories. Au terme de cette longue session, ils ont décidé de récompenser sept reportages photographiques, six reportages écrits et six reportages vidéographiques, dont deux pour des étudiants, pour la première participation des universités.
Le jury du concours a également inscrit sept contributions au concours international de la Fondation d’Éducation à l’Environnement (FEE) qui récompense les meilleurs travaux des Jeunes reporters dans le monde et où les contributions marocaines ont souvent été honorées.
C’est encore le cas en 2022 : le reportage écrit des élèves du Lycée Houman El Fettouaki de Nador, sur la « Moulouya … Des problèmes environnementaux successifs menacent la détérioration rapide des zones humides les plus importantes du Maroc » a remporté le premier prix dans la catégorie 19-25 ans.
