Violence contre les femmes : l’affaire Imane, défigurée, soulève l’indignation

L’agression à l’arme blanche d’Imane, jeune femme de Taza, a bouleversé l’opinion et remis en lumière la loi 103-13. Si une enquête est en cours et que la présomption d’innocence prévaut, les associations rappellent que ce texte, pourtant pionnier, se heurte encore à des résistances sociales et judiciaires qui en limitent l’impact réel.

Mardi 24 septembre, Imane a été transportée d’urgence à l’hôpital après avoir reçu de multiples coups à l’arme blanche au visage et à la main. Le suspect, décrit par la presse comme son ex-mari âgé de 29 ans, a été entendu par la police judiciaire dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet. Les images de la jeune femme, diffusées sur les réseaux sociaux, témoignent de la violence inouïe de l’attaque. Son visage, lacéré de toutes parts, a nécessité près de 130 points de suture selon plusieurs médias. La main présente également des plaies profondes, laissant craindre de lourdes séquelles physiques et psychologiques.

Un passé douloureux rapporté

D’après divers médias nationaux, l’agression s’inscrirait dans une histoire déjà marquée par la violence. Imane aurait été violée par celui qui est devenu son mari, et ce viol aurait entraîné une grossesse non désirée. Sous pression sociale, elle aurait été poussée à l’épouser, avant de divorcer. Ces affirmations, largement relayées sur les réseaux, n’ont pas encore été confirmées officiellement par le parquet. Elles font écho à un souvenir douloureux : jusqu’en 2014, l’ancien article 475 du Code pénal permettait à un violeur d’échapper aux poursuites en épousant sa victime. Cette disposition a été abrogée, mais de nombreuses militantes soulignent que les pressions sociales et familiales continuent d’imposer aux femmes des unions forcées dans des contextes de violence.

Sur les réseaux sociaux, les images de la victime ont rapidement circulé, suscitant une vague d’émotion et d’indignation. Sous les hashtags #كلنا_إيمان et #لا_للعنف_ضد_النساء, des internautes réclament justice et dénoncent la banalisation de la violence conjugale. Dans ce climat, la LDDF-Injad contre la violence de genre a publié un communiqué appelant à un accompagnement médical et psychologique immédiat. Sa coordinatrice nationale, Souad Benmassaoud, affirme que le réseau « fait tout pour entrer en contact avec Imane, l’orienter vers un centre d’écoute et lui garantir une assistance juridique. La justice doit activer sans délai les mesures prévues par la loi 103-13, comme l’éloignement et l’interdiction d’approcher, afin d’éviter de nouveaux drames ».

L’affaire a aussi mis en lumière les limites d’un arsenal légal adopté en 2018. La loi 103-13 prévoit des mécanismes de protection, comme la possibilité de solliciter une ordonnance de protection ou, dans certaines conditions, l’éloignement de l’auteur présumé du domicile conjugal. Mais dans la pratique, l’activation de ces mesures reste soumise à l’appréciation judiciaire et se heurte souvent à des obstacles liés aux procédures, aux mentalités et aux résistances institutionnelles. Sur le terrain, ces dispositions tardent à s’appliquer pleinement.

Me Nabila Jalal, avocate au barreau de Casablanca et présidente de la Fédération de la Ligue démocratique des droits des femmes de la Région Casablanca-Settat, constate que « trop souvent, les plaintes des femmes victimes de violences sont relativisées ou classées faute de preuves, alors même que les agressions se déroulent généralement dans des lieux clos. Il est urgent que le ministère public ouvre des enquêtes immédiates et délivre des ordonnances de protection anticipatives. La loi existe, mais elle doit être appliquée avec fermeté et rigueur ».

Pour beaucoup, l’agression d’Imane illustre une réalité douloureuse : malgré des textes juridiques avancés, la prévention reste fragile et la prise en charge insuffisante. Les associations multiplient les communiqués, les militantes montent au créneau et les internautes crient leur colère. Car après tout, et derrière ce fait divers dramatique, c’est toute une société qui interroge ses institutions : combien de temps faudra-t-il pour que la loi protège réellement les femmes, et que chaque plainte soit considérée comme un signal d’alerte vital ?

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