Hind Bensari : “Mon cinéma s’intéresse toujours aux inégalités de chance”

La réalisatrice Hind Bensari a été primée lors de la 82ème édition de la Mostra de Venise. Elle y a remporté deux prix dans la catégorie Final Cut Venice pour son documentaire “Out of School” (La Cour des Grands), dans lequel elle aborde le sujet crucial de la déscolarisation au Maroc. Entretien.

Dans votre dernier documentaire Out of School, vous suivez deux adolescents déscolarisés, frère et sœur. Qu’est-ce qui vous a poussée à explorer ce thème ? 

Mon cinéma s’intéresse toujours aux inégalités de chances, particulièrement criantes au Maroc. Aborder les difficultés d’accès à l’école et les répercussions profondes de la déscolarisation sur des enfants à l’adolescence me semblait à la fois urgent et évident. Devenue maman au moment où j’ai décidé de traiter ce sujet, je me suis sentie prête à l’appréhender à hauteur d’enfant, en prenant soin de les préserver et d’aller à leur rythme. Je tiens à préciser que, si j’ai assuré une partie de la photographie du film, les plus belles séquences sont sans doute l’œuvre d’Amine Zouine, mon chef opérateur.

En partageant le quotidien de ces adolescents, quelles relations ou quels moments particuliers vous ont le plus marquée ? Et comment cela a-t-il influencé votre manière de raconter leur histoire ?

Le quotidien avec eux a été à la fois merveilleux et difficile. À cet âge, ils sont imprévisibles. J’ai très vite compris qu’il fallait m’adapter à leur vie plutôt que de leur demander de s’adapter au rythme du film et des tournages. Ce qui m’a le plus marquée en quatre ans à Oulghazi, c’est leur liberté et leur sens des responsabilités. Dès leur plus jeune âge, on les laisse courir dans le village et les montagnes sans surveillance. Ils apprennent très tôt à travailler la terre, à comprendre les saisons et leurs exigences. Ils contribuent rapidement à la survie de leurs foyers. Leurs parents les considèrent comme des êtres à part entière, et non comme des modèles à façonner selon leurs attentes, comme c’est souvent le cas en ville.

Vos précédents documentaires abordaient déjà des causes souvent ignorées: le combat des sportifs handicapés (We Could Be Heroes) ou celui des femmes victimes de viols  (475 : Trêve de silence). Qu’est-ce qui guide le choix de vos sujets ?

Les inégalités des chances sont ma ligne directrice. Je cherche à rencontrer des personnages intelligents et attachants qui se retrouvent dans des situations difficiles, non pas par manque de mérite, mais en raison des conditions de leur naissance ou des dysfonctionnements de notre société.

Quels autres thèmes aimeriez-vous explorer dans vos prochains films ?

J’assure depuis le début du mois de septembre la programmation documentaire sur 2M, un nouveau challenge pour moi, aussi passionnant que la réalisation. Je travaille aussi à l’écriture d’un documentaire sur l’épopée de la sélection marocaine lors de la Coupe du monde au Qatar en 2022. Enfin, j’ai un documentaire en cours sur le Mouvement des Travailleurs Arabes, un mouvement étudiant né dans les années 70 en France, dont mon père faisait partie. 

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