Amina Boussayri : “Ma palette part d’un ciel de fin de journée dans le désert”

À mi-chemin entre les dunes et la mer, Amina Boussayri signe une collection inspirée du Sahara marocain au crépuscule. Couleurs adoucies, broderies fines et silhouettes allégées composent un vestiaire élégant où le caftan dialogue avec l’héritage du désert marocain. Entretien.

Qu’est-ce qui vous a inspirée pour créer autour du thème “Sahara, héritage en couture” ?

Je suis partie d’un imaginaire très précis: un coucher de soleil sur les dunes, face à l’Atlantique, en plein désert marocain. Cette scène m’a inspirée une palette plus lumineuse et inattendue que celle que j’avais explorée l’an dernier, où je travaillais essentiellement des tons terreux. Cette fois, j’ai intégré des couleurs plus solaires telles que le jaune sable, le bleu ciel, le gris perle, le rose poudré… C’est un désert moins aride, plus poétique, presque aquatique dans l’intention. 

Tenue trois pièces gris en crèpe georgette clerici travaillée zwak mâalem skali et lahrir en couleurs, perlée à la main.

Comment ce thème se manifeste-t-il concrètement dans vos modèles ?

J’ai voulu créer un lien visuel entre deux références fortes: la melhfa sahraouie, pour sa fluidité naturelle et sa manière d’envelopper le corps, et le caftan, avec son port structuré et codifié. Cela m’a amenée à développer des silhouettes plus légères mais toujours construites selon les codes du caftan. Côté matières, j’ai privilégié des textiles à belle tenue et à mouvement contrôlé : mousseline de soie, crêpe georgette, satin fluide. Le zwak mâalem est réalisé entièrement à la main, dans le respect des techniques de broderie traditionnelle. C’est un travail de composition textile et chromatique, où chaque détail fait sens.

Tenue trois pièces rose en crèpe georgette clerici et tlija bridée en skali et perlée à la main, dfayer et âkad.

Qu’avez-vous voulu apporter de nouveau cette année ?

Je suis restée fidèle à mon esthétique : un caftan épuré, élégant, sans excès décoratif. Mais j’ai voulu introduire une évolution au niveau des lignes et des finitions. J’ai retravaillé certaines découpes pour alléger visuellement le vêtement, en évitant la superposition de panneaux ou de couches inutiles. Je cherche à ce que la coupe parle d’elle-même, sans surenchère. J’ai également repensé les accessoires en intégrant des éléments inspirés du désert – argent brut, perlage artisanal – pour renforcer la narration visuelle de la collection.

Quel mot ou quelle idée résume le mieux votre collection ?

Je dirais : la mer du désert. C’est une collection conçue comme une rencontre entre deux éléments opposés – l’aridité et la fluidité, le sable et l’eau, la force et la douceur. Chaque pièce incarne cette tension équilibrée entre puissance visuelle et légèreté d’exécution.

Tenue trois pièces, mauve en crèpe georgette clerici brodée en skali et perlée à la main, dfayer et âkad.

Selon vous, quelle sera la tendance marquante du caftan en 2025 ?

Le retour au caftan traditionnel dans sa version la plus pure, avec un vrai travail sur les finitions, les matières nobles et le savoir-faire local. Mais je pense que la vraie tendance, ce sont les créateurs eux-mêmes qui la dessinent. Nous avons cette responsabilité d’orienter le regard, de valoriser certaines techniques ou lignes au bon moment. En 2025, je vois le caftan évoluer vers plus de sens, de durabilité, avec une volonté affirmée de préserver l’identité culturelle tout en la modernisant avec subtilité. Le travail du mâallem et les finitions artisanales redeviennent le cœur du produit. 

Tenue trois pièces bleu en crèpe georgette clerici travaillée avec zwak mâalem, skali en deux couleurs et perlée à la main.

Quel est le caftan que vous préférez dans votre collection, et pourquoi ?

Je n’ai pas de préférence absolue. Chaque caftan est le fruit d’un processus long, rigoureux et très personnel. Pour moi, ils fonctionnent comme un tout. Ce que j’apprécie, c’est l’harmonie qui se dégage une fois les pièces réunies. C’est un tableau d’ensemble. Chaque modèle complète l’autre. Ensemble, ils racontent une histoire cohérente, construite au fil des semaines de travail en atelier. Et c’est cette cohérence d’ensemble qui me touche le plus.

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