Malik Meziane : “Le luxe marocain n’est plus un objet, mais une émotion”

Malik Meziane, Fondateur et Directeur Général d’Awrès, cabinet de conseil en hôtellerie, restauration et art de vivre, décrypte la transformation du luxe marocain. Pour lui, le véritable luxe ne se possède plus : il se ressent, dans l’émotion, l’attention et l’expérience sur-mesure qui imposent la singularité marocaine.

Comment définiriez-vous le luxe à la marocaine ?

Pour moi, le luxe à la marocaine ne se résume pas à des objets ou à des marques. C’est un mélange subtil d’héritage artisanal, d’hospitalité chaleureuse et de raffinement contemporain. C’est un luxe que l’on ressent : dans un parfum, une texture, un geste. Il est profondément humain et authentique. Le luxe marocain, c’est ce sur-mesure qui nous touche, cette attention portée aux détails et cette capacité à créer de l’émotion. Ce n’est pas l’ostentation qui compte, mais ce que l’on vit.

En quoi cette notion a-t-elle évolué au fil du temps ?

Dans le passé, le luxe se montrait : on collectionnait, on exhibait, on affichait. Aujourd’hui, il se vit. Les gens recherchent l’expérience, le sens, l’émotion. Ils veulent des séjours personnalisés, des matériaux naturels, des traditions revisitées, un minimalisme élégant. Au Maroc, le luxe a quitté la logique de possession pour entrer dans celle de l’expérience.

Les Marocains consomment-ils réellement du luxe ?

Oui, et de plus en plus, mais différemment de nos voisins européens ou des touristes. Ici, le luxe se traduit par un week-end bien-être dans un riad, un dîner gastronomique raffiné, un spa sophistiqué ou un séjour court mais très qualitatif. La clientèle locale a changé : elle est jeune, mobile, exigeante, et souhaite des expériences premium qui reflètent sa personnalité.

Qu’est-ce qui distingue le luxe au Maroc ?

Trois choses me viennent à l’esprit. D’abord, l’hospitalité, cette chaleur humaine qui fait que l’on se sent chez soi même loin de chez soi. Ensuite, l’artisanat, capable d’être à la fois traditionnel et innovant. Et enfin, l’expérience sensorielle : les parfums, les textures, les rituels, … 

Quelles sont les destinations marocaines qui s’imposent comme les nouveaux hotspots du luxe ?

Marrakech reste incontournable, bien sûr, mais des lieux comme Agafay, Ouarzazate, Skoura, Dakhla, Essaouira et Tanger gagnent en popularité. Je trouve fascinant de voir le Maroc se réinventer et proposer autant de nuances dans son offre de luxe.

Selon vous, que reste-t-il à faire pour hisser encore davantage l’expérience du luxe au Maroc ?

Le Maroc possède les atouts pour devenir une référence mondiale: artisans d’exception, paysages uniques, hospitalité incomparable. Mais il faut continuer à former au service premium, renforcer la gastronomie, valoriser l’artisanat contemporain, structurer le wellness et développer le tourisme durable haut de gamme. Le potentiel est là ; il s’agit maintenant de le sublimer.

Peut-on dire que le Maroc a réussi à créer sa propre signature du luxe ?

Oui, nous avons notre propre griffe : un style identifiable, un art de vivre singulier, un artisanat reconnu et une hospitalité inimitable. Le luxe marocain est émotionnel, culturel et profondément humain. C’est cette signature qui fait rayonner notre pays à travers le monde.

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