L’amour chez la Gen Z : Est-ce que tu “meme” comme je t’aime ?

Plongée dans l'univers amoureux d’une génération qui tranche avec les précédentes, capable de s’affranchir des diktats sociétaux hérités et d’inventer ses propres codes.

Mauvaise nouvelle pour les cyniques. Les jeunes d’aujourd’hui ne sont ni bêtes, ni obsédés par la sexualité et encore moins allergiques à l’amour. Certes, il ne se disent plus “je t’aime” de la même manière que leurs aînés, mais ils s’expriment autrement. La Gen Z, cette génération des 18-25 ans née entre 1997 et 2012 aime avec des émojis, se plaît à papillonner d’un réseau social à un autre mais est aussi profondément ancrée dans des valeurs de durabilité, d’authenticité et d’entrepreunariat. 

Des relations saines 

Dans un monde dématérialisé, traumatisé par le Covid, les guerres, les changements climatiques, et où l’on privilégie la santé mentale, les jeunes Valentins et valentines chercheraient d’abord des relations saines et authentiques. “Dans une ère post me-too, et face à la montée de la quête de l’épanouissement personnel, il va sans dire que les habitudes et les opinions de la nouvelle génération ne sont plus les mêmes qu’autrefois”, concède le sociologue Mohamed Serbouti. “C’est la génération la plus informée, parce qu’elle a accès à l’information de façon tellement large. Et elle veut ce qui est juste et ce qui lui fait du bien. Elle préfère des relations authentiques où les notions du consentement et du respect sont primordiales”. 

Dans cette quête à l’authenticité, la Gen Z a grandi dans un monde où la désinformation et les manipulations numériques sont monnaie courante. Les jeunes de la génération Z ont développé un besoin psychologique de se connecter à des expériences et des individus authentiques, même dans un contexte virtuel. Et ce n’est pas Lina, 21 ans, qui y trouve à redire : “Je privilégie les relations où on peut parler ouvertement de ses doutes et ses sentiments, où je me sens écoutée, comprise et en sécurité. Je ne tolère plus les comportements et les relations toxiques”. Même son de cloche du côté de Sarah, 25 ans “Je ne peux pas m’imaginer être avec quelqu’un qui ne partage pas la même philosophie et les mêmes valeurs que moi. L’inclusivité et le body positive sont des valeurs primordiales pour moi”, nous rapporte-t-elle sans détour.

Love me Tinder

Ce qui singularise principalement cette génération est son immersion totale dans la révolution numérique depuis la naissance. En effet, les jeunes adultes d’aujourd’hui n’ont jamais connu un monde sans internet, réseaux sociaux ou smartphones. Applications de rencontre ou médias sociaux ont transformé leur quête de l’amour. Pour Zineb, 21 ans, les réseaux sociaux sont un très bon moyen pour séduire. “Ce qui est bien avec les réseaux sociaux, c’est qu’on peut dialoguer mais aussi mieux voir les centres d’intérêt et le mode de vie des personnes que l’on convoite”, explique la jeune femme. “Quand je veux faire comprendre à quelqu’un que j’ai un coup de cœur, je “deep like”. Autrement dit, la jeune femme like une photo très ancienne de son crush, une manière de prouver son intérêt en scrollant le profil… Et pour entretenir la conversation, rien de mieux que d’envoyer des “memes” (image composée d’une photo et d’un texte drôle), selon Zineb. “Rire ou faire rire est un bon moyen de montrer son intérêt pour son crush sans être lourd”, poursuit-elle. Et lorsqu’elle veut mettre un râteau, là encore, inutile d’écrire à son interlocuteur qu’il ne l’intéresse pas ou plus, il suffit qu’elle le“laisse en vu”. 

Et puis il y a tout un monde d’émojis pour s’exprimer sans dire un mot. Des fruits et légumes que l’on détourne pour indiquer ses envies charnelles, et les cœurs : 16 versions différentes. Et à chacune sa signification.  “Le cœur rouge par exemple indique l’amour, le vrai, le grand. Le cœur qui grandit symbolise une relation qui va dans le bon sens, de mieux en mieux”, nous explique Zineb. En plus de faciliter la communication, les réseaux sociaux offrent un panel très large de profils pour ses utilisateurs. “La multitude de profils permet d’avoir le choix et de ne pas se jeter sur le premier venu”, poursuit la jeune femme. Côté applications de rencontre, là aussi la génération Z est servie. C’est le cas de Soufiane, 23 ans, qui vit une relation secrète avec Sara, 19 ans. “On s’est connus sur Tinder, on a discuté, on a accroché, et on a décidé de se voir. On se voit une fois par semaine, quand on peut, on se fait plaisir, on s’éclate…  Ce genre d’applications est géniale parce que c’est plus discret et moins risqué qu’une bonne vieille approche dans la rue et ça donne du résultat surtout! », raconte-t-il. “ Se rencontrer sur les réseaux sociaux, avoir des relations virtuelles… ces codes étaient déjà présents mais le Covid a fait passer les choses à la vitesse supérieure”, explique notre expert. “Les codes de l’amour ont évolué. Cette génération aime utiliser Internet pour séduire”, poursuit-il.

Le travail d’abord

Trouver sa moitié, construire une relation saine et durable, semble être de plus en plus compliqué et relégué au second plan pour une grande tranche de la Gen Z. Dans un monde où on leur apprend que la carrière est prioritaire, que l’amour n’existe plus et que l’argent fait le bonheur, les jeunes sont plus préoccupés par l’université, les perspectives d’emploi et la stabilité financière que par la recherche de l’amour. “Me marier et avoir des enfants est le cadet de mes soucis. Je préfère me concentrer sur ma carrière et mes diplômes qui ne me quitteront jamais contrairement à une femme…”, nous raconte Wissam, un jeune avocat stagiaire. Sawssane est du même avis. “Le fait d’avoir un emploi stable et un revenu m’apportera plus de joie que de sortir avec quelqu’un. Je suis déterminée et axée sur ma carrière, alors je privilégie cela plutôt que de trouver l’amour ou de me faire de nouveaux amis” La génération Z est peut-être, plus qu’aucune autre, animée par un désir de transparence et de déconstruction des injonctions et des préconçus. Sur le sujet de l’amour en particulier, elle a fait évoluer les codes, nous donnant une belle leçon : celle de l’importance de l’accomplissement personnel et professionnel, de l’authenticité, l’honnêteté, et ce, même s’il s’agit d’amour 2.0.

Dance, peace and love 

De Oasis Festival en passant par Moga ou encore, Lost Nomads… tous ces festivals sont des lieux de rencontre et d’échanges en tous genres qui font revivre l’esprit “peace and love” du célèbre Woodstock. Entre musiques entraînantes et substances illicites, les festivals ont ouvert la brèche à l’amour. Nombreux sont ceux qui, entre deux set de DJ enflammés, se sont embrassés goulûment. Ce type de rencontre d’un nouveau genre permet de délier les langues et de rendre l’approche un peu plus facile. Oussama qui, à l’époque n’avait que 20 ans, a rencontré sa femme lors d’un de ces festivals “j’ai rencontré ma femme à Oasis Festival lors de la première édition et cela fait 8 ans que cela dure”, nous rapporte ce féru de musique électro. Maria de son côté avoue avoir connu l’amour mais de manière éphémère “sous l’effet de certaines substances et avec la musique, le sentiment d’amour est décuplé mais le lendemain au réveil on se rend compte que l’on a partagé une expérience sympathique mais sans lendemain…”. Entre amour éternel et passager, les festivals ont fait leur place pour permettre aux jeunes de vivre une expérience différente.  

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