Reportage : Une retraite à l’École des sables au Sénégal

Les retraites de bien-être se multiplient et varient entre retraites de yoga, de silence, de jeûne, de détox, de naturopathie, de danse. C'est cette dernière expérience que Nezha partage avec nous.

Toubab Dialaw. Un village non loin de Dakar, à près de 3000 kilomètres de Casablanca. Lorsque Nezha atterrit à l’aéroport International Blaise Diagne, elle plane à l’idée de se laisser aller au plaisir du mouvement et de la danse. Elle en oublie la fatigue du voyage. Qu’est ce qu’il peut bien motiver une mère de famille, cadre dans une grande entreprise et dont l’agenda est toujours bien rempli, à partir pendant quinze jours, loin de chez elle pour danser, rien que danser ? « J’avais besoin de me retirer de mon quotidien et de renouveler mon énergie. Je sais ce que je veux, j’ai appris à reconnaître ce dont mon corps a besoin et j’agis en fonction de cela. J’ai pris mon billet avant même d’en avoir parlé à ma famille et j’ai préparé ce voyage. Je me suis offert un cadeau ». Comment s’organise-t-on pour s’offrir cette parenthèse au milieu de l’année ? « Je ne m’intéresse pas au comment. J’essaie de savoir ce que je veux faire et surtout pourquoi je veux le faire, ensuite tout se met en place », répond Nezha qui fait passer désormais son bien-être physique et mental avant tout autre chose. Elle s’appuie sur le soutien de sa famille pour tenter à chaque fois une nouvelle expérience.

Pendant deux semaines donc, Nezha dans des vêtements amples, colorés et confortables, va vivre au rythme des percussions, des mouvements et des chorégraphies. Rien d’autre et cela, chaque jour, à son grand bonheur. « La force des vibrations me fait prendre conscience de mes propres forces. Et puis, il y a  l’approche de cette école de danse, qui s’articule autour de quatre partie du corps : les fesses qui représentent la lune, la colonne vertébrale le serpent de vie, le ventre les étoiles et la poitrine, le soleil. Chaque mouvement permet de se connecter à son être intérieur et invite à une parfaite fusion entre le corps et l’esprit. C’est accompagné de beaucoup de respiration et de nombreux rituels », raconte Nezha avec ferveur. La danse, passion de petite fille qui adorait se déhancher sur tous les types de musique, devient alors source de liberté et de bien-être et c’est cela qu’elle est venue chercher dans cette retraite de danse, où seule compte la relation à soi et par ricochet la relation à l’autre. « Nous sommes, l’espace de cette retraite, alors que nous ne nous connaissions pas, une communauté bienveillante et tout ce que nous faisons, nous le faisons dans le partage, les accolades, le rire et la sérénité ».

En venant à Dakar, Nezha s’allège de tout, son confort quotidien, ses appréhensions, sa charge mentale et se concentre sur elle-même, sur le sable qu’elle foule et qu’elle secoue sur le pallier du bungalow collectif sans fioritures, réduit au strict minimum, qu’elle partage avec une autre personne. « J’ai l’impression d’être redevenue enfant, insouciante, sans aucune responsabilité et j’étais heureuse, comme nettoyée de l’intérieur ». Que ce soit au Sénégal ou dans la région de Sefrou, Nezha s’allie à la nature pour se purifier, se régénérer et prendre soin d’elle-même.

 

Ce voyage est un maillon dans la dynamique de changement, entamée il y a déjà quelques années par des formations en développement personnel qui, chemin faisant, s’enrichissent d’un travail de prospection, un cheminement spirituel en quête de sens, d’alignement, de paix intérieure, d’harmonie et de ralentissement. Yoga, méditation, silence, détox, lectures, rythment désormais la vie de cette mère de famille comblée. « Si on ne fait pas d’espace dans son corps et dans son cœur pour soi d’abord, si on ne se libère pas des mauvaises énergies, comment peut-on accueillir les autres, les aimer ? » Nezha a adopté cette philosophie et pour cela, elle s’accorde la liberté de marquer une pause dès qu’elle en ressent le besoin, pour se ressourcer. Elle serait tentée par une retraite de silence, exercice auquel elle a goûté une fois lorsqu’avec son mari et ses enfants, ils ont fait une longue balade dans l’obscurité totale brisée par les aboiements de chiens, sans dire un seul mot. « C’est dur de se retrouver face à ses démons, de gérer ce face à face avec soi-même, d’apprendre à communiquer sans le support de la parole, mais c’est sûrement très challengeant ». Nezha ne se sent pas encore prête à vivre cette expérience pour l’instant, mais viendra le temps où elle voudra éprouver sa capacité à supporter le silence qui peut paraître tellement angoissant que nous cherchons en permanence à le combler. En attendant, Nezha plonge de nouveau dans son quotidien entre le travail, la maison et son devoir de maman. Grâce à ces parenthèses de bien-être, elle le fait désormais dans la sérénité, avec beaucoup de philosophie et de lâcher-prise. Ce qui était source de stress avant, car soumis aux impératifs du temps, de la performance, des résultats et du jugement des autres, redevient comme par magie, un espace de bonheur partagé.

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