Portés par l’ambiance familiale et spirituelle ainsi que l’excitation des préparatifs du ftour, plusieurs enfants expriment le désir de jeûner pendant le Ramadan. Mais tous ne sont pas physiquement prêts à affronter une journée entière sans manger ni boire. Certains, en raison de leur jeune âge, de leur métabolisme ou de leur santé, n’ont tout simplement pas encore la capacité de jeûner pleinement. Pour les parents, la question qui se pose est alors de savoir comment accueillir cette envie sincère sans brusquer l’enfant ni le décourager.
Comme le recommande Dr. Hafsa Abouelfaraj, psychiatre et psychothérapeute, avant toute chose, il est indispensable de prendre le temps de discuter avec son enfant, sans minimiser son envie. La spécialiste souligne l’importance d’adopter une approche compréhensive et bienveillante. « Lorsqu’un enfant exprime un fort désir de jeûner mais n’en a pas encore la capacité, il est crucial d’aborder la situation avec sensibilité et compréhension. Tout d’abord, il est important de cerner les raisons qui poussent cet enfant : est-ce par imitation, pression des pairs ou un souhait de suivre une pratique religieuse ou spirituelle ? », explique-t-elle.
Reconnaître l’ambition de son enfant
La spécialiste indique en outre qu’une fois les motivations de l’enfant clarifiées, il est essentiel de reconnaître et de valider son désir. « Dites-lui que c’est admirable qu’il souhaite entreprendre cette démarche et que rien que son intention est déjà une belle initiative. L’enfant peut éprouver de la frustration ou de la déception en réalisant qu’il n’est pas encore prêt à jeûner. Ainsi, il est essentiel de valider ses émotions et de lui montrer que son désir est entendu et respecté », détaille-t-elle.
Plutôt que de trancher brutalement avec un « Tu es trop jeune, tu ne peux pas », la psychothérapeute conseille de proposer des alternatives. « Au lieu de lui imposer une interdiction stricte, il est préférable d’expliquer avec douceur que le jeûne complet est une étape qui viendra lorsque son corps sera prêt, et que Dieu récompense les intentions sincères, même si elles ne se réalisent pas immédiatement. On peut lui proposer des alternatives adaptées à son âge, comme jeûner une demi-journée. Il est important d’expliquer que, même à petite échelle, c’est déjà un bel effort de sa part », insiste-t-elle.
Le jeûne n’est pas le seul moyen de vivre le Ramadan. Pour que l’enfant se sente pleinement impliqué, la psychiatre suggère de l’encourager à accomplir d’autres bonnes actions, comme aider aux tâches ménagères, prier ou lire des histoires religieuses. « Cela lui permet de se sentir spirituellement engagé sans avoir à jeûner complètement. Rappelez-lui que chaque petite action compte et que son effort est déjà précieux. Cela l’aidera à se sentir soutenu et à développer une approche positive et progressive de cette pratique », conclut-elle. En somme, accompagner un enfant dans ce désir de jeûner exige trois éléments-clés : la compréhension, la douceur, ainsi qu’une bonne dose de flexibilité.
